Lors d’un entretien sur le thème de la réforme des retraites, la première ministre a tenté encore de convaincre de la pertinence de son projet. Elle a estimé que cette réforme protège les femmes. Elle s’est montrée aussi favorable à des sanctions contre les entreprises qui ont de « mauvaises pratiques » concernant l’emploi des seniors.

Invité de l’émission l’Événement sur France 2, jeudi 2 février, Élisabeth Borne a estimé que réformer les retraites, « ça n’est pas simple » mais « indispensable ». « C’est indispensable de mener une réforme pour préserver notre système de retraites par répartition », même si « demander aux Français de travailler progressivement plus longtemps ça n’est pas simple », a affirmé la cheffe du gouvernement.
Lors de l’interview, Elisabeth Borne a été invitée à dire si elle répèterait que cette réforme est « juste », elle n’a pas réutilisé ce mot. « Il faut de la justice dans la façon dont on répartit l’effort entre les Français », a-t-elle déclaré.
Des sanctions contre les entreprises sur l’emploi des seniors
Confrontée aux questions de Français sur la manière dont la réforme affecterait les femmes, la Première ministre a affirmé que cette réforme protège les femmes, aussi bien « celles qui ont commencé à travailler tôt » mais aussi « les femmes qui sont dans des métiers difficiles et les femmes qui ont dû interrompre leur carrière ». Elisabeth Borne affirme que les « femmes sont très concernées par la revalorisation de la retraite minimale (…) parce qu’il y a une inégalité salariale ».
Concernant l’emploi des seniors, Élisabeth Borne s’est dit favorable à des « sanctions » contre les entreprises qui ont de « mauvaises pratiques ». S’agissant de l’index d’emploi des seniors que le gouvernement veut mettre en place, « je pense qu’on peut aller plus loin (…) en disant que les entreprises dont l’index montre qu’elles n’ont pas des bonnes pratiques à l’égard des seniors, elles doivent mettre en œuvre un plan d’action qui évidemment sera négocié dans l’entreprise », a-t-elle dit. « Et si elles ne le font pas, ou s’il n’y a pas d’effets pour corriger les mauvaises pratiques, alors il pourrait y avoir des sanctions », a-t-elle ajouté.
Les opposants à la réforme du gouvernement estiment qu’il faut d’abord inciter les entreprises à garder leurs salariés les plus âgés, avant de songer à reculer l’âge légal de départ en retraite de 62 ans à 64 ans.
Confrontée à la contestation des Français, la Première ministre espère encore les convaincre de la pertinence de cette réforme. «J’entends les réticences, les inquiétudes, les questions», a lancé Elisabeth Borne en préambule de son propos, alors que deux nouvelles journées de mobilisation sont prévues par les organisations syndicales, les 7 et 11 février.
Le débat parlementaire doit débuter en séance publique à l’Assemblée nationale lundi prochain. Un rendez-vous que la chef du gouvernement espère être utile pour confronter les oppositions. En l’état actuel, ce n’est pas gagné.