Les auto-écoles se mobilisent aujourd’hui pour défendre leur travail de « proximité », gage de la « qualité » de l’enseignement du permis de conduire, alors qu’un rapport parlementaire pourrait menacer, selon elles, leur réseau au profit des plateformes en ligne.

Une manifestation d’auto-école à Paris, en février 2015 I JOEL SAGET, AFP
Ce rapport de la députée du Gard (LREM) Françoise Dumas a été remis au Premier ministre vendredi dernier. Il n’a pour l’instant pas été rendu public mais les trois organisations de la profession (CNPA, Unidec, Unic), qui s’étaient déjà alarmées en novembre des déclarations d’Emmanuel Macron annonçant une baisse drastique du coût du permis, font front uni.
Le permis intégré au futur Service national universel ?
Les syndicats redoutent des réformes synonymes d’uberisation de leur métier avec un agrément qui deviendrait national et abandonnerait l’obligation d’avoir un local, ouvrant ainsi la voie aux plateformes de mise en relation entre élèves et moniteurs synonymes, selon eux, de dumping social, ainsi qu’une généralisation des inscriptions à l’examen par l’élève lui-même, en candidat libre. Le président Emmanuel Macron a également évoqué jeudi 7 février, lors de son échange avec 1.000 jeunes, la possibilité de passer l’intégralité du permis dans le cadre du futur Service national universel. Nous ne sommes pas des auto-écoles de l’ancien monde, comme on nous présente parfois, mais des auto-écoles de proximité. Et l’exécutif voudrait désormais créer un système hors-sol, s’indigne Patrice Bessone, président du CNPA-Education routière, syndicat majoritaire parmi les 10.000 auto-écoles (40.000 salariés):
Ça va à l’inverse des déclarations du président suite à la colère des ‘gilets jaunes’, qui disait qu’il fallait remettre du territoire, que le territoire a un sens.
Des pistes envisagées pour faire baisser les prix
On ne veut pas que la formation au permis de conduire soit associée à des formations low cost. On n’est pas contre les nouveaux arrivants mais tout le monde doit être soumis aux mêmes règles, renchérit le président de l’Unidec, Patrick Mirouse.
Les syndicats contestent également leur coût prétendument plus cher que celui des systèmes en ligne, car des élèves mal préparés vont rater l’examen, devront le repasser et paieront au final plus cher qu’annoncé, souligne Patrice Bessone. Pour faire baisser le prix -€1.800 en moyenne selon l’UFC-Que Choisir en 2016- ils proposent d’autres pistes: une baisse de la TVA, le développement de cours collectifs et des simulateurs de conduite, une meilleure orientation vers les dispositifs d’aide (compte personnel de formation, permis à un euro…).