Ecoles, transports publics, centrales électriques, raffineries… le fonctionnement de nombreux secteurs s’annoncent perturbés voire bloqués mardi 31 janvier pour le deuxième appel intersyndical à la grève contre le projet de réforme des retraites du gouvernement.

Alors que le texte est arrivé lundi à l’Assemblée nationale, la mobilisation pourrait être massive.
Les transports publics – Dans les trains, la SNCF prévoit un trafic « très fortement perturbé ». La mobilisation des cheminots réduira le nombre de TER à 2 sur 10 en régions, le trafic des TGV à 25% à 30% selon les axes et il n’y aura quasiment pas de trains Intercités, ni aucun train de nuit. En Ile-de-France, le mouvement s’annonce suivi, empêchant la circulation des trains régionaux Transilien et RER, à raison d’un train sur trois voire un train sur dix, selon les lignes.
Dans le métro parisien, seules les lignes 1 et 14 automatiques fonctionneront normalement. Les conducteurs de métros des autres lignes assureront un métro sur deux ou un sur quatre. Certaines lignes comporteront des stations fermées et ne fonctionneront qu’aux heures de pointe. Les chauffeurs de bus et de tramways assureront 80 % du service.
Dans les grandes agglomérations, à Bordeaux, la majorité des bus fonctionneront mais une dizaine de lignes seront supprimées, sept réduites et la fréquence des tramways sera ralentie sur trois lignes. Le taux de grévistes annoncé est de 16 %, moins que le 19 janvier (24%). A Rennes, des dizaines de bus seront supprimés au départ en raison de la manifestation prévue le matin et d’autres lignes déviées. Les deux lignes de métro automatique doivent circuler normalement, selon la STAR. A Lyon, =1emle métro sera fortement perturbé dès ce lundi 20h30, selon TCL. La ligne B sera fermée, la circulation des lignes A et D sera réduite. Les bus et trams seront aussi touchés, notamment le T7 qui sera fermé, selon Keolis.
Côté international, la circulation des Eurostar et Thalys fonctionnera quasi normalement mais le trafic des TGV sera « fortement perturbé » entre la France et la Suisse (Lyria).
Dans les aéroports, c’est principalement la grève de contrôleurs aériens qui va provoquer des perturbations et des retards. Un vol sur cinq devrait être annulé à Paris-Orly. Mais à Paris-Roissy, il devrait y avoir suffisamment de personnel non gréviste pour assurer le programme prévu, selon la direction générale de l’aviation civile.
Fonction publique et secteur privé – Le préavis de grève national interprofessionnel concerne l’ensemble de la fonction publique. La précédente journée d’action du 19 janvier avait mobilisé 28 % de grévistes parmi les 2,5 millions d’agents de l’Etat, selon un chiffre du ministère. Des mairies, comme celle de Paris ou Montreuil (Seine-Saint-Denis), ont annoncé qu’elles garderaient portes closes.
Le 19 janvier, les programmes de télévisions et radios publiques avaient été largement perturbés à France Télévisions, Radio France et France Médias Monde (France 24 et RFI). Dans le privé, des journaux n’avaient pas parus, La Poste avait recensé 14,64 % de grévistes et des entreprises de l’industrie avaient enregistré des débrayages.
Education nationale – Dans le primaire, le Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire, s’attend à 50 % de grévistes parmi les enseignants du premier degré. « Il n’y a pas d’étonnement, on savait que nous n’irions pas jusqu’à 70% comme lors de la première mobilisation. Mais 50% reste un très bon chiffre qui montre qui le mouvement de contestation contre la réforme des retraites s’installe dans les écoles », a expliqué à l’AFP Guislaine David, secrétaire générale du Snuipp-FSU.
Le 19 janvier, le Snes-FSU, premier syndicat du secondaire, avait fait état d’un taux de 65% des professeurs de collèges et lycées grévistes, et le Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire, recense 70% d’enseignants grévistes. Selon le ministère, la mobilisation se traduisait par un taux d’enseignants grévistes de 42,35% en primaire, 34,66% en collèges et lycées.
Le secteur de l’énergie – La grève devrait être très suivie dans les raffineries, après déjà deux journées d’arrêt de travail, les 19 et 26 janvier. Les raffineries ont fonctionné ces jours-là mais les expéditions de carburants ont été bloquées 24 heures à chaque fois. Les grévistes d’EDF devraient de nouveau faire baisser la production d’électricité dans les centrales nucléaires et dans les barrages, sans toutefois provoquer de coupures de courant, le gestionnaire du réseau RTE encadrant strictement ces actions.
Dans l’électricité et le gaz, des actions « Robin des bois » ou des coupures ciblées chez EDF ou Engie pourraient également avoir lieu.