Avec sa promesse d’une retraite au moins égale à 85% du Smic, la réforme proposée par le gouvernement est plutôt une bonne nouvelle pour les agriculteurs.

La réforme du gouvernement qui propose qu’un chef d’exploitation agricole ayant une carrière complète perçoive au moins 1.000 euros net de retraite en 2022, puis 85% du Smic à partir de 2025, devrait permettre une hausse des revenus pour un bon nombre d’entre eux I AFP / CHARLY TRIBALLEAU
Pour le secteur agricole, nous espérons qu’elle sera bénéfique, déclarait ainsi début décembre Christiane Lambert, la présidente du syndicat majoritaire FNSEA, pour expliquer pourquoi les agriculteurs ne se joignaient pas au mouvement social contre la réforme des retraites.
Début 2019, plus de 1,3 million de personnes (572.196 hommes et 744.585 femmes) bénéficiaient d’une pension au régime des non-salariés agricoles de la Mutualité sociale agricole (MSA), pour moins de 450.000 actifs. Les montants mensuels moyens pour les retraités ayant validé une carrière complète est de 953 euros pour les hommes et 852 euros pour les femmes, assure la caisse de retraite des agriculteurs. La réforme du gouvernement qui propose qu’un chef d’exploitation agricole ayant une carrière complète perçoive au moins 1.000 euros net de retraite en 2022, puis 85% du Smic à partir de 2025, permettra donc une hausse des revenus pour un bon nombre d’entre eux. D’ailleurs, à part le Modef, syndicat minoritaire proche du parti communiste qui demande le retrait pur et simple de la réforme et une retraite à 1.200 euros pour tous à 60 ans, le monde agricole estime qu’un régime universel sera un progrès. Bien sûr, le taux de cotisation va en contrepartie augmenter, passant de 21% aujourd’hui à 28%.
Mais la hausse de la cotisation va être compensée en partie par la baisse de l’assiette, elle ne sera que de 2,5 points, assure Robert Verger, chargé de la question des retraites à la FNSEA. Pour lui, l’essentiel, c’est d’avoir une amélioration de la retraite, on n’a rien sans rien.
Si certains syndicats saluent la réforme, il mettent toutefois plusieurs bémols.
Ce qu’on ne voudrait pas, c’est se marginaliser encore une fois. On a loupé le régime général lors de l’institution des lois sociales en 1945, on ne voudrait pas continuer à s’isoler du monde des travailleurs. Du coup, la logique, c’est de s’associer aux manifestations. Même si la grève pour nous, ça n’existe pas, explique André Tissot, de la Confédération paysanne.