Les députés La France Insoumise (LFI) ont voté ce mardi en faveur de la réintégration dans leur groupe parlementaire d’Adrien Quatennens à l’Assemblée nationale. Le député du Nord était suspendu depuis quatre mois après sa condamnation pour violences contre son ex-compagne.

Le « rouquin de service » ne manque pas d’air ! Celui que l’on surnomme désormais, à juste titre, le « boulet de la gauche » peut se rasseoir aux côtés de ses collègues Insoumis à l’Assemblée nationale à partir de jeudi. Le groupe politique a voté ce mardi pour la réintégration de son ancien numéro deux du parti, condamné mi-décembre à quatre mois de prison avec sursis pour violences conjugales contre son ex-compagne.
En plus de la peine judiciaire, le député nordiste très proche de Jean-Luc Mélenchon avait dû respecter une sanction politique : quatre mois d’exclusion de son groupe des Insoumis. Une sanction qui prend fin ce jeudi.
Les « considérations » pleurnichardes des Insoumis
« Le groupe parlementaire LFI-Nupes considère que les conditions de la réintégration d’Adrien Quatennens sont réunies », a indiqué le parti dans un communiqué ce mardi. « Il y a eu un vote. La décision est de réintégrer Adrien Quatennens », a indiqué la députée LFI de Seine-Maritime, Alma Dufour.
Adrien Quatennens avait fait son retour à l’Assemblée dans le groupe des « non-inscrits » mi-janvier. À compter de jeudi, le député d’extrême-gauche « continuera comme il le fait depuis son retour dans l’hémicycle à défendre (ou brailler, ndlr) ses textes et amendements dans le cadre du groupe LFI », a précisé l’entourage de Jean-Luc Mélenchon.
« Pour l’heure, aucune prise de parole médiatique n’est envisagée », affirme-t-on curieusement de même source.
« La décision de le réintégrer repose sur des principes murement réfléchi »
Son interview au micro de BFMTV, au lendemain de sa condamnation, avait suscité l’émoi au sein de l’alliance de gauche Nupes et en interne. « Je ne suis pas un homme violent », a-t-il notamment affirmé le 14 décembre dernier lors de cet entretien.
« Adrien Quatennens a affirmé regretter les expressions médiatiques qu’il a eues, à la suite de sa condamnation », a précisé le communiqué. Ce dernier « reconnaît que certains de ses propos ont eu pour effet, sans qu’il n’en ait eu l’intention, de relativiser la gravité des faits et d’inverser la culpabilité entre l’auteur et la victime de violence ».
Réintégration d'Adrien Quatennens: "On peut passer à autre chose une fois qu'une peine a été purgée" pour Aymeric Caron (LFI) pic.twitter.com/he7cnZZTTn
— BFMTV (@BFMTV) April 11, 2023
Selon ce document, « Adrien Quatennens s’est engagé à poursuivre le travail qu’il a entamé ces derniers mois pour être en mesure de contribuer utilement à la lutte contre les violences faites aux femmes ». Une décision jugée évidemment « inacceptable » par de nombreux alliés au sein de la Nupes. Cette réintégration « est à la fois inacceptable, et incompatible avec les valeurs défendues et portées par la Nupes », a réagi le parti dans un communiqué. Et de préciser : « C’est une faute politique. »
Chez les socialistes, la maire de Paris Anne Hidalgo, opposante interne au Premier secrétaire du PS Olivier Faure, a dénoncé « la honte » d’une telle décision, tout comme le courant d’opposition Refondations de Nicolas Mayer-Rossignol, qui compte faire de ce sujet un facteur de fracture avec la coalition de gauche.
Chez les écologistes, la cheffe du groupe à l’Assemblée nationale Cyrielle Chatelain a également estimé qu’Adrien Quatennens ne pouvait « pas revenir au cœur de l’intergroupe » Nupes. Plusieurs élues écologistes avaient d’ailleurs quitté l’hémicycle en février lors de la première prise de parole du député depuis sa condamnation.
L’affaire est donc sensible au sein de LFI. Chose suffisamment rare pour être soulignée : certains insoumis avaient pris leurs distances avec Jean-Luc Mélenchon lorsque ce dernier avait salué dans un premier temps « la dignité » et le « courage » du député, sans un mot pour la victime.