Après les offensives de Twitter et de Facebook, les élus de la Chambre des représentants ont lancé une nouvelle procédure de destitution contre le président des États-Unis. Un acharnement inhabituel à moins de dix jours de la passation de pouvoir. [Décryptage]
Six jours après les événements du Capitole à Washington, les démocrates ont décidé de faire payer le président sortant. Lundi dernier les « ânes » – animal symbole de leur parti – ont formellement introduit à la Chambre des représentants un article de mise en accusation contre l’actuel locataire de la Maison Blanche, dans l’optique de lancer une procédure de destitution. Cet article déposé en un temps record accuse Trump d’incitation à l’insurrection et à la violence contre le gouvernement des États-Unis. Selon les démocrates accusateurs le président américain aurait encouragé ses partisans à se battre pour protester contre la certification de l’élection présidentielle, c’est-à-dire s’opposer à la victoire de Joe Biden. Un vrai coup monté selon Évelyne Joslain, spécialiste des États-Unis et auteure de « Donald Trump, pour le meilleur et pour le pire » : « La gauche se révèle telle que je la connais depuis très longtemps. C’est d’ailleurs, je l’affirme, l’ultra-gauche qui a pris le pouvoir aux États-Unis par des moyens malhonnêtes. La journée du 6 janvier bien entendu n’est qu’un prétexte. Qu’il y ait eu des infractions, je ne peux pas le nier, mais en même temps elles ont été favorisées parce que les portes d’entrée étaient quasiment grandes ouvertes et que les quelques manifestants qui ont cédé à la colère, après tout ce qu’ils ont subi depuis quatre ans, on peut le comprendre, sont entrés. Ceux qui ont fait du chahut restent encore à déterminer mais aucune violence, absolument aucune violence physique de la part de ces gens. De toute façon tout le monde était désarmé. Nous avons là les signes d’une hystérie anti-Trump ».
Les démocrates n’ont pas lésiné sur les moyens. En effet, la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi – un pied déjà dans la tombe au regard de son âge – a annoncé une série d’actions pour faire barrage, selon ses propres termes, à la menace imminente contre la démocratie que représenterait Trump. En parallèle, les démocrates qui contrôlent la majorité à la chambre ont présenté une autre résolution demandant au vice-président Mike Pence de démettre Trump de ses fonctions en invoquant le 25e amendement de la Constitution américaine qui permet explicitement d’écarter un président en exercice contre son gré, s’il est jugé inapte à exercer sa fonction. Mais les républicains s’y sont opposés. Deux offensives, donc, de la part des démocrates bien décidés à renverser l’actuel président, et ce à seulement quelques jours de la fin de son mandat. De quoi laisser perplexe quant à l’intérêt de lancer cette nouvelle procédure de destitution, la deuxième en un an. Oui mais voilà, les « ânes » veulent avant tout achever Trump.
Evincé de Twitter et des autres réseaux sociaux Donald Trump est donc véritablement devenu l’ennemi à abattre, et certains petits malins n’hésitent pas à annoncer son départ prématuré. Pendant quelques heures aux États-Unis les biographies du président sortant et de Mike Pence présentes sur le site du département d’Etat – l’équivalent du ministère des Affaires étrangères – indiquaient que leur mandat respectif avaient pris fin lundi 11 janvier 2021 à 19h49. Une blagounette puérile qui serait simplement l’oeuvre d’un employé mécontent qui aurait opéré le changement sur la biographie du président Trump et du vice-président Pence. Trump restera aux commandes des États-Unis jusqu’au 20 janvier. D’ici là de nouvelles attaques de l’état profond sont certainement à prévoir.