Alors que l’idée avait été repoussée à l’automne, le gouvernement voudrait finalement travailler sur un projet de loi sur l’immigration en juillet, a-t-on appris auprès de l’entourage d’Elisabeth Borne.

Tu veux ou tu veux pas ? En macronie, les avis changent, divergent et se confondent dans un méli-mélo confus au sein duquel les ministres ne se retrouvent même plus. Changement de programme donc. Selon une source proche de l’entourage d’Elisabeth Borne, le gouvernement pourrait finalement soumettre un projet de loi sur l’immigration en juillet prochain. La Première ministre a demandé au ministre de l’Intérieur de relancer «des concertations» en ce sens.
Pour rappel, en dévoilant sa feuille de route, la cheffe du gouvernement avait indiqué repousser la présentation de ce projet à l’automne, en raison d’une «absence de majorité», mais aussi et surtout du contexte particulièrement sensible dans lequel la France est plongée à cause de l’impopulaire réforme des retraites, passée notamment à coup de 49.3.
Ce dossier Loi immigration semble être une priorité pour Emmanuel Macron qui, selon nos confrères du Figaro, a chargé le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin de mener des consultations durant un mois «pour proposer une stratégie permettant de faire adopter des mesures efficaces et pouvant rassembler la majorité présidentielle».
Le ministre de l’Intérieur avait déjà présenté un texte, et son examen était initialement prévu fin mars au Sénat. Mais le président Emmanuel Macron avait d’abord annoncé son report et assuré qu’il serait découpé en plusieurs textes, avant de revenir sur ses propos en plaidant pour une grande loi en «un seul texte», «efficace et juste».
Les Républicains au cœur du sujet
La mise en place d’un projet de loi sur l’immigration semble être l’actuel cheval de bataille des Républicains. L’annonce d’Elisabeth Borne de repousser sa présentation avait d’ailleurs suscité l’indignation des cadres du parti.
Les députés Aurélien Pradié et Pierre-Henri Dumont avaient même, dans une tribune au JDD, proposé un référendum d’initiative partagée pour «mettre en place une immigration de travail choisie et surqualifiée».
De son côté, le président des LR Eric Ciotti avait estimé que le droit national devait «primer» en matière migratoire, avant d’annoncer que des parlementaires de son parti préparaient deux propositions de loi pour l’été.