Plus fort que le huis clos, le coronavirus, et les désillusions en série en huitièmes, le PSG, défait 2-1 à l’aller, a renversé Dortmund (2-0) mercredi au retour pour retrouver les quarts de finale de Ligue des champions, malgré l’absence de ses supporters.

Neymar ouvre le score pour Paris d’une tête plongeante contre le Borussia Dortmund au Parc des Princes, le 11 mars 2020 I GETTY/UEFA/AFP / –
Paris outragé par les grands d’Europe. Paris brisé par les blessures de ses stars. Paris martyrisé par les remontadas et autres scénarios rocambolesques. Mais Paris libéré de la malédiction des huitièmes de finale ! Les libérateurs du PSG ? Il n’ont ni le verbe ni la taille du général De Gaulle mais ont fait un bond de géant pour catapulter le ballon dans les buts, soit de la tête comme Neymar (28e) soit du bout du pied comme Juan Bernat (45+1). Sacré roi à son arrivée à Paris en 2017 avant même d’y décrocher la couronne européenne, Ney devait une revanche au PSG depuis les 222 millions d’euros déboursés pour le recruter: passer de bourreau de la traumatisante remontada du Barça à héros du huis clos contre Dortmund. C’est enfin chose faite grâce au 400e but de sa carrière. L’enjeu était de taille pour Paris: le retour impératif dans le Top 8 européen, qui se refuse à lui depuis 2016, pour l’année de son cinquantenaire, et la crédibilité du projet qatari, programmé aux plus grands succès grâce à ses investissements faramineux depuis 2011 mais devenu la risée de la planète foot par sa propension à se saborder dans les moments clé. Comme lors de l’incroyable come-back de Manchester United en 2019…
Trois semaines après avoir chuté face au Mur jaune de Dortmund, Paris n’a pu s’appuyer sur un Parc des Princes en fusion au retour pour renverser la situation. La faute à l’épidémie de Covid-19, qui a contraint les autorités à décréter le huis clos. Pas de quoi désespérer toutefois les supporteurs parisiens les plus motivés! Le Collectif ultras Paris (CUP) s’est réuni devant le Parc pour que les joueurs (les) entendent de l’extérieur à coups de pétards et feux d’artifices. Dans l’enceinte, le principal groupe de supporters parisien est même parvenu à laisser des banderoles d’encouragements dans le virage comme Mbappé > Haaland, Notre seul virus, c’est le PSG, Jouez comme des guerriers ou encore Qualifiez-nous !, tandis que l’écran géant du stade diffusait les images des fumigènes allumés près de la Porte d’Auteuil.
Nous avons vraiment les meilleurs supporters au monde ! Je suis fier d’eux, a savouré après le match Nasser Al-Khelaïfi, président du PSG, sur RMC Sport.
Surclassé à Dortmund par la fougue d’Erling Haaland, le PSG a corrigé ses défauts sur le terrain d’entrée de jeu: de l’engagement défensif à l’image d’un Neymar revanchard, un pressing haut et des attaques variées. Auteur d’un pari tactique raté à l’aller, l’entraîneur parisien Thomas Tuchel a aussi su dompter les contrariétés de dernière minute. Le forfait de Thiago Silva, combiné à l’angine de Kylian Mbappé et aux suspensions de Thomas Meunier et de Marco Verratti, avait toutefois chamboulé ses préparatifs pour la composition de son équipe. Mais avec Marquinhos en défense centrale, le tandem Leandro Paredes-Idrissa Gueye dans l’entrejeu, ou encore la présence de Pablo Sarabia sur le front de l’attaque, Tuchel a trouvé les solutions pour mettre en danger son ancien club.