La réclusion criminelle à perpétuité a été requise jeudi 20 avril contre Hassan Diab, accusé pour l’attentat de la rue Copernic (Paris 16e), en 1980. Le verdict est attendu ce vendredi, vraisemblablement en fin de journée.

C’est un verdict très attendu. Le parquet national antiterroriste doit rendre sa décision ce vendredi concernant le Libano-Canadien Hassan Diab, unique accusé pour l’attentat de la rue Copernic, survenu il y a quasiment quarante-trois ans à Paris. La réclusion criminelle à perpétuité a été requise.
Le 3 octobre 1980, quatre personnes avaient été tuées et 46 blessées dans l’explosion d’une bombe placée sur une moto garée devant la synagogue de cette rue du 16e arrondissement.
Il s’agissait du premier attentat visant la communauté juive depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. L’enquête l’avait attribué au Front populaire de libération de la Palestine-Opérations spéciales (FPLP-OS). Après de très longues investigations, Hassan Diab a été le seul individu à pouvoir être mis en cause.
Bataille d’éléments entre accusation et défense
Des photos, des portraits-robots et des expertises en écriture ont convaincu les enquêteurs que celui-ci a été le poseur de bombe. Son passeport avait même été retrouvé, neuf ans après les faits, dans les affaires d’un membre présumé du FPLP-OS. Sur le document se trouvait un tampon d’entrée en Espagne quelques jours avant l’attentat, puis de sortie dix-sept jours plus tard. Or, c’est depuis l’Espagne que serait parti le commando.
Du côté de la défense d’Hassan Diab, qui a plaidé l’acquittement, il a été mis en évidence le fait qu’il se serait trouvé au Liban au moment des faits. Un alibi corroboré par son ex-compagne et des anciens étudiants à qui il aurait fait passer des examens (il était professeur), mais balayé par les enquêteurs car les dates de ces épreuves n’ont pas pu être certifiées. L’accusé a toujours nié son implication.
Une absence pointée du doigt
Celui-ci est absent du procès, préférant rester au Canada, où il vit. En 2018, après avoir été extradé en France, il avait pu y retourner après un non-lieu, qui avait été infirmé trois ans plus tard. Il n’a pas souhaité revenir dans l’Hexagone pour ce rendez-vous judiciaire.
Lors de leur réquisition, les représentants du Pnat ont pointé cette absence comme «une infamie» et «une nouvelle violence aux victimes». «Sa présence était son devoir. Son absence relève de sa stratégie. Celui lui évite la confrontation avec les témoins, ceux qui l’ont formellement reconnu», ont-ils appuyé.
« L’absence de M. Diab inflige une nouvelle violence aux victimes. Il est pris dans sa propre mécanique de déni et de fuite. Ce serait une trahison de lui-même de reconnaître les faits. Le sentiment d’impunité alimente une culture de déni »
«Il est pris dans sa propre mécanique de déni et de fuite. Ce serait une trahison de lui-même de reconnaître les faits. Le sentiment d’impunité alimente une culture de déni. (…) A la justice, à vous magistrats de rompre ce sentiment d’impunité», ont-ils poursuivi, avant de conclure : «par sa lâcheté, il nous impose de requérir la peine la plus lourde. Nous requérons la réclusion criminelle à perpétuité». Il a aussi été demandé de délivrer un mandat d’arrêt à son encontre, pour qu’il soit interpellé au Canada et remis à la France.