#GOUVERNEMENT I Les négociations sur la sécurité, l’emploi et la rémunération des personnels pénitentiaires se poursuivent ce mardi entre le ministère de la Justice et les syndicats de surveillants qui ont décidé de maintenir la pression en appelant à une nouvelle journée de blocage des prisons.

La ministre de la Justice Nicole Belloubet s’adresse aux journalistes après une réunion avec le personnel pénitentiaire, le 22 janvier 2018 au ministère de la Justice à Paris I AFP / Thomas SAMSON
Après l’échec de premières négociations samedi, Nicole Belloubet s’est personnellement investie lundi dans ces nouvelles discussions qui visent à mettre un terme à une mobilisation déclenchée par l’agression de surveillants dans la prison de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais) le 11 janvier, avant qu’une série de nouvelles agressions ne ravive la colère. Ce mouvement est l’un des plus importants depuis 25 ans. La garde des Sceaux recevra à 14H00 à la Chancellerie les trois organisations syndicales à l’origine du mouvement (Ufap-Unsa, CGT, FO) après les avoir rencontrées lundi pour la première fois depuis le début de la mobilisation, a indiqué son ministère.
C’est un métier extrêmement difficile, a reconnu la ministre à l’issue de la rencontre lundi en rappelant les récentes agressions et tentatives d’assassinats subies par des surveillants. Nicole Belloubet a tenu à préciser qu’elle souhaitait déboucher le plus rapidement possible sur des résultats concrets pour les personnels de surveillance.
Elle a indiqué pour cela que les négociations porteront non seulement sur les créations d’emplois, la sécurité des personnels mais aussi sur la question indemnitaire, une revendication des syndicats qui n’avait pas été abordée lors des précédentes réunions. La ministre a toutefois précisé que l’indemnité, ce n’était pas les changements de statut, en réponse aux syndicats FO pénitentiaire et CGT qui réclament le passage des surveillants de la catégorie C à B de la fonction publique.
Nous voulons une réflexion sur le métier. On ne veut plus être considérés comme de simples porte-clés, a déclaré Christopher Dorangeville, secrétaire général de la CGT-Pénitentiaire.
Sur la question des emplois, la garde des Sceaux, qui a déjà proposé aux syndicats le recrutement de 1.100 gardiens sur quatre ans, a expliqué ne pas être certaine de pouvoir faire un effort plus considérable. A l’issue de la rencontre, les trois syndicats ont appelé dans un communiqué à poursuivre mardi les blocages des établissements pénitentiaires partout en France.
Il est hors de question pour nous de suspendre le mouvement, a déclaré à la presse le secrétaire général de l’Ufap-Unsa Justice (majoritaire), Jean-François Forget. Son homologue à FO, Emmanuel Baudin, a appelé à amplifier le mouvement. Notre but est de trouver une solution. Nous voulons mettre la pression, a-t-il expliqué.