La page des élections régionales tout juste tournée, les écologistes se consacrent déjà à un nouvel objectif : l’organisation de leur primaire en vue de la présidentielle de 2022. Alors que la période de dépôt des candidatures vient de s’ouvrir, trois candidats se sont déjà fait connaître.
La primaire du «pôle écologiste» concerne à la fois Europe écologie-Les Verts (EELV), Cap Ecologie, Génération.s, le Mouvement des progressistes et Urgence écologie. Selon le calendrier établi au mois d’avril, les différents concurrents doivent déposer leur dossier de candidature entre le 1er et le 12 juillet. Le vote en lui-même aura lieu à la rentrée et sera organisé sur deux tours : du 16 au 19 septembre, puis du 25 au 28. Toute personne de plus de 16 ans aura la possibilité de voter, à condition de s’inscrire avant le 12 septembre, de signer la charte de la primaire et de payer 2 euros. Le gagnant sera connu au matin du 29 septembre.
Les candidats déclarés
La première à avoir fait part de sa candidature à la primaire écologiste est Sandrine Rousseau. Economiste, vice-présidente de l’université de Lille et ancienne numéro 2 d’EELV, elle s’est déclarée dès octobre 2020. Elle défend une «radicalité environnementale» et prône la reprise «sans filtre» des propositions de la Convention citoyenne sur le climat. Éric Piolle, maire de Grenoble, a été le deuxième a officialiser sa candidature, mardi 29 juin, soit de longs mois après Sandrine Rousseau. Misant sur le «ralliement», il croit en la réunion des gauches, à l’image des alliances menées par les écologistes aux élections municipales et régionales. L’eurodéputé EELV Yannick Jadot est le troisième et pour l’instant dernier candidat déclaré à la primaire écologiste. L’ancien responsable de Greenpeace France veut «mettre l’écologie au cœur du pouvoir». Il évoque «un plan de relance à 50 milliards d’euros par an» dédié «à la reconstruction verte de l’économie» et «à la réparation de la société». «Chaque euro d’argent public devra être conditionné à l’impératif climatique, à la justice sociale et à l’égalité femme-homme», ajoute-t-il.
D’autres candidatures ?
Puisque la période de dépôt des candidatures s’étend jusqu’au 12 juillet, d’autres aspirants à la primaire écologiste pourraient se faire connaître d’ici là. Le nom de Delphine Batho circule notamment. La candidature de l’ancienne ministre de l’Ecologie, aujourd’hui présidente de Génération Ecologie, était attendue cette semaine mais n’a, pour l’instant, pas été annoncée. Dimanche 27 juin, Delphine Batho a, dans un communiqué, fait part de sa «déception» concernant les résultats des régionales.
«Nous aurions dû gagner ce soir au moins une ou deux régions», écrit l’ancienne ministre, qui semble douter de la stratégie d’alliance adoptée par EELV pour ces élections. Elle évoque «une musique nationale dominante enfermant l’écologie politique sous la tutelle de l’union de la gauche», qui a «généré une démobilisation». Ce jeudi 1er juillet, différentes forces du pôle écologiste, EELV, Génération.s, Génération Ecologie et Cap Ecologie doivent se réunir, notamment pour discuter de la primaire et des alliances avec le Parti socialiste et La France insoumise. Des échanges qui pourraient influer sur les candidatures à la primaire de septembre.
Un scrutin à enjeu
Pour Alain Coulombel, porte- parole d’EELV, cette primaire est un véritable enjeu pour le parti : «On va voir si on attire du monde ou pas», explique-t-il. Avec ce scrutin, les écologistes espèrent mobiliser les électeurs et susciter leur engouement. Si 30.000 personnes jouent le jeu, Alain Coulombel estime que ce sera «une primaire riquiqui». Il espère un mouvement plus large, «à plus de 80.000» votants.