Le cap est-il franchi ? La mort d’un fonctionnaire de police lors d’une opération antidrogue à Avignon suscite émoi et colère chez des personnalités politiques.
Mercredi 5 mai à Avignon, un policier est mort. Il participait à une opération antidrogue lorsqu’il a été pris pour cible avec plusieurs de ses collègues. Cet homme de 36 ans, père de deux enfants, a succombé à ses blessures dans la soirée. Peu après, de vives réactions parmi les politiques ont commencé à émerger. A commencer par le ministre de l’Intérieur qui a lui-même confirmé le décès du policier. « Aujourd’hui, un des soldats de la guerre que nous menons face à la drogue est mort au combat, en héros. Nous le pleurons et pensons à sa famille, à ses deux enfants », a notamment écrit Gérald Darmanin sur son compte Twitter. Sur place au commissariat d’Avignon, lors d’un point presse, il a ainsi estimé que « la lutte contre les trafics de stupéfiants s’apparente à une guerre » : « Cette guerre, nous la menons. C’est grâce à des soldats, et ces soldats, ce sont les policiers et les gendarmes de France. Aujourd’hui, un de ces soldats est mort en héros pour lutter contre les trafics de stupéfiants. »
La droite en colère
L’opposition n’a pas non plus tardé à réagir. Philippe de Villiers était invité sur le plateau de LCI mercredi soir. L’écrivain et homme politique a pointé le « en-même-temps » de Macron : « Un matin, il est dans la sécurité et l’après-midi, il parle des violences policières », a-t-il renchéri. « L’enjeu, avec le policier tué, va être le régalien », a prévenu Philippe de Villiers. Pour lui, la France « cède à un processus de colonisation : de peuplement, de conquête de territoires, des esprits ». « C’est visiblement devenu quelque chose de courant pour un voyou », a déploré de son côté Thierry Mariani mercredi soir. Pour le député RN et candidat aux régionales en PACA, « on ne peut absolument pas accepter que ça devienne un fait banal ». Il a rappelé que les agents faisaient « un travail admirable ». Et que, « chaque soir, des policiers sont attaqués dans certains quartiers ». Thierry Mariani a poursuivi : « A chaque fois, on a la visite du ministre, à chaque fois, un moment d’émotions mais, malheureusement, on attend l’événement suivant. » La sénatrice LR des Bouches-du-Rhône, Valérie Boyer, n’a, elle, pas caché son désarroi, affirmant qu’il s’agit malheureusement d’ « une journée ordinaire dans la France de 2021 ». « Alors que Gérard Larcher rendait hommage à Stéphanie Monfermé, assassinée par un islamiste au commissariat de Rambouillet, quelques heures plus tard à Avignon un policier de 36ans était tué par balle par un dealer dans l’exercice de ses fonctions », a-t-elle écrit sur Twitter, en référence à l’assassinat d’une fonctionnaire de police par un terroriste islamiste le 26 avril dernier.