Les tourments d’une lycéenne confrontée au divorce de ses parents, un hommage au septième art à travers une histoire d’amour, un coup de foudre inattendu dans un mélo flamboyant. Que faut-il voir cette semaine ? Découvrez notre sélection cinéma.
Petite Solange, comédie dramatique d’Axelle Ropert (1 h 25) – Elle a 13 ans. Solange ne laissera personne dire que c’est le plus bel âge de la vie. L’enfance ne sera bientôt plus qu’un souvenir. Quant à l’innocence, n’en parlons pas. L’adolescente devine que ses parents vont bientôt divorcer. Son silence contient tous les chagrins du monde. Le grand frère a tout compris : il l’abandonne. Le lâche, il part pour Madrid. La gamine au prénom démodé ne peut pas se consoler dans la fuite. Alors on fait comme si de rien n’était. Pour Petite Solange, Axelle Ropert a choisi la douceur, la retenue. Elle filme la solitude avec la grâce d’un Truffaut. Son héroïne est une Antoinette Doinel qui n’aurait pas volé de machine à écrire.
The Souvenir, drame de Joanna Hogg (1 h 59) – En 1980, une étudiante en cinéma rencontre un mystérieux jeune homme qui prétend travailler pour les Affaires étrangères. Cet Anthony (Tom Burke) est snob, élégant, cultivé. Julie fond aussitôt. Le dandy s’installe chez elle. Il fume en contemplant le plafond, parle sans regarder son interlocuteur. Dans les restaurants de luxe, il commande du champagne et rédige ses papiers avec un stylo Montblanc. La demoiselle n’en revient pas. Il lui demande sans cesse de l’argent, dix livres par ci, vingt par là. Elle est obligée de taper sa mère, en arguant de dépenses pour son école. Joanna Hogg déboule en France avec une œuvre unique dans laquelle elle empile les séquences sans réel lien entre elles. Pourtant, à travers une histoire d’amour entre une étudiante et un dandy, elle rend hommage au 7e art.
Les Jeunes Amants, comédie de Carine Tardieu (1 h 52) – Lyon, en décembre 2006, dans un hôpital, un médecin de garde sympathise avec Shauna (Fanny Ardant), qui veille sa meilleure amie au seuil de la mort. Dans une cafétéria désertée, impersonnelle, plongée dans la pénombre, Pierre (Melvil Poupaud) discute et réconforte cette jolie femme bouleversée en pull à col roulé orange, qui tient tout de même à commander une soupe au lieu d’un café.
Quinze ans plus tard, Pierre, 45 ans, père de famille sans histoire, la barbe poivre et sel, marié à Jeanne (Cécile de France), accompagne son meilleur ami en Irlande dans la maison de sa mère. Surprise ! Shauna sort du cottage. La flamme se rallume entre eux. C’est le coup de foudre inattendu. Et ce, même si un écart d’âge de vingt-cinq ans les sépare. Avec une grande tendresse et une justesse dans tous les plans, Carine Tardieu orchestre un mélo flamboyant à la Douglas Sirk. Fanny Ardant est époustouflante en femme libre et indépendante, ayant mis définitivement l’amour de côté…pense-t-elle.