Alors que les chiffres du covid-19 semblent légèrement à la baisse, la pression sur les Français se poursuit entre un interminable couvre-feu et une campagne vaccinale ratée.
– 9 % de cas dépistés positifs par rapport à la semaine précédente et un taux de reproduction légèrement inférieur à 1 témoignent d’un léger recul de l’épidémie. Depuis une dizaine de jours, les voyants semblent au vert et pourtant, les Français sont toujours contraints d’accepter des mesures coercitives telles que le couvre-feu à 18h. Malgré des indicateurs plutôt favorables, les messages alarmistes se poursuivent dans les colonnes d’un grand nombre de journaux. Comme au printemps dernier, plusieurs médecins alertent sur une situation dite explosive dans les hôpitaux, des centres au sein desquels les gouvernements successifs n’ont eu de cesse de fermer des lits.
Après les alertes d’une explosion épidémique liée à Noël, puis au réveillon de la Saint Sylvestre, puis à la galette des Rois, on attend désormais les ravages de la Saint-Valentin. Pourtant rien n’y fait, la situation reste stable en termes de cas depuis début janvier. Une longue décrue s’est même entamée.
En réalité, l’essentiel du territoire français montre une situation sous contrôle. Et si la Moselle et le Nord de la France inquiètent les autorités, la question de la fermeture des frontières et des contrôles montre une nouvelle fois son importance. La Belgique, dont personne ne semble se soucier sans doute grâce à son image due aux instances européennes, est de loin le pays le plus mal géré d’Europe. Il est d’ailleurs le 3e le plus touché au monde par la mortalité avec 1.864 morts par million d’habitants, quand la France en compte 1.250. Pour espérer satisfaire une stratégie vaccinale efficace, le gouvernement fait durer la pression et même les menaces d’un 3e confinement. Du coup, les vaccins sont ainsi perçus comme la seule sortie de crise possible. Pourtant, malgré les lumières dispendieuses du cabinet américain McKinsey pour superviser la campagne vaccinale, l’organisation patine toujours. En Seine-Saint-Denis, par exemple, le zélé Préfet a adressé un courriel au Président du Département en le menaçant de sanctions si les centres de vaccinations n’ouvraient pas assez de rendez-vous pour les personnes voulant recevoir une injection.
Vaccination : une initiative déconnectée du terrain
Les centres de vaccination ont fait le choix de garder des créneaux pour les personnes incapables de prendre rendez-vous via internet. Une idée plutôt judicieuse dans la mesure où les personnes concernées par la vaccination en ce moment sont les plus de 75 ans, des femmes et des hommes qui ne sont pas toujours familiarisés avec les outils numériques. Il aura également échappé au Préfet précité que les doses de vaccin arrivent au compte-goutte et que, sans produits, si les centres peuvent toujours proposer des rendez-vous, cela ne change pas grand-chose à la couverture vaccinale. A cela s’ajoutent les ordres et les contre-ordres imbéciles venus ici et là. Il ne faudrait désormais plus qu’une seule injection pour les patients ayant déjà eu le covid-19. Un nouveau tour de passe-passe après les discussions autour d’un potentiel élargissement entre les deux doses. Allez comprendre.
A l’échelle nationale, la petite musique du saint « Passeport Santé » se joue toujours par intermittence. Pour rappel, l’idée serait de conditionner l’accès à certains lieux aux vaccinés avec un argument massue : relancer l’économie au plus vite. En réalité la démonstration et un raccourci bien inexact. Les vaccins utilisés aujourd’hui ont, selon les autorités, montré leur efficacité pour éviter les formes graves de covid et non leur contagion. Ensuite, le gouvernement agite le mouchoir rouge de la menace des variants. D’abord britannique, puis depuis quelques semaines brésilien ou sud-africain, ces derniers virus pourraient bien venir bousculer les résultats des vaccins déjà élaborés. En plus des incertitudes de l’efficacité sur les nouveaux variants apparus et à venir, on ignore le temps de protection de ces produits. Ainsi, en admettant que l’efficacité se confirme, il est probable que des rappels soient nécessaires et cela de façon régulière. De quoi rendre caduque, même avec la meilleure volonté du monde ou la pire, l’idée d’affubler les Français d’un passeport sanitaire dûment tamponné.