Alors que Macron a dévoilé les étapes du déconfinement, le pensionnaire de l’Elysée en a profité pour glisser la perspective d’un passeport sanitaire. Retour sur un entretien riche en mauvaises surprises.
Son intervention était très attendue et elle n’a pas déçu. Pour annoncer le prochain cap du déconfinement du pays, Macron a choisi de répondre aux questions de la presse quotidienne régionale lors d’un entretien organisé mercredi dernier. Un échange finalement publié vendredi, mais dont les premiers éléments ont été dévoilés un jour plus tôt. C’est ainsi que les Français ont appris qu’il s’agit d’un assouplissement progressif préparé en quatre étapes, du 3 mai au 30 juin 2021. Le retour des terrasses, des bars et des restaurants avec 6 personnes par table maximum ne se fera pas avant le 19 mai. Les commerces dits non essentiels pourront aussi rouvrir à cette date avec des jauges et protocoles adaptés, de même que les musées, les théâtres et les cinémas. Les salles de sport, elles, devront attendre le 9 juin après plus de neuf mois de fermeture. Un timide calendrier perçu comme un véritable soulagement pour de nombreux professionnels habitués à être « couillonnés » par les belles paroles de la bande à Macron. Cependant malgré cette perspective, ces étapes restent encore très hypothétiques et soumises à l’évolution de la crise sanitaire, et notamment au nombre d’hospitalisations en soins critiques.
Il suffit d’ailleurs de se rappeler de la précédente fausse joie du mois de décembre 2020 pour se rendre compte que l’exécutif peut éteindre les espoirs de réouverture d’un claquement de doigts, en fonction de sa bonne ou mauvaise volonté à utiliser les chiffres. Mais pour respecter ses annonces, et alors que la campagne en vue de la présidentielle approche à grand pas, Jupiter mise toujours plus sur la vaccination ; une vaccination élargie depuis samedi à 4 millions de Français dits fragiles, c’est-à-dire ceux souffrant de comorbidité comme l’hypertension, le diabète, les insuffisances rénales ou cardiaques, les cancers mais aussi l’obésité.
Le plan de bataille est plus que jamais établi cependant le gouvernement pourrait être confronté à un nouveau problème, celui de l’émergence du nouveau variant Indien. Après avoir affirmé qu’il n’y avait aucun cas de cette mutation virale sur le sol français, voilà désormais qu’il y en a au moins trois présents sur le territoire. Un premier cas a ainsi été identifié dans le Lot-et-Garonne, deux autres dans les Bouches-du-Rhône, tous revenaient d’un voyage en Inde. Une preuve que le filtrage aux aéroports Français laisse vraiment à désirer. Chez une des trois personnes concernées, le variant anglais a été détecté, non pas à son arrivée en France, mais lorsqu’elle a voulu repartir en voyage.
Malgré ces nombreuses incertitudes, Macron reste catégorique et souhaite retrouver dès le 19 mai notre « art de vivre à la française » : un art de vivre sous condition qui devrait prendre la forme d’un passeport sanitaire. En effet, ce pass, évoqué depuis de nombreux mois, va devenir une réalité à partir du 30 juin. Le Sésame sera obligatoire pour accéder à certains lieux comme les stades, les foires ou les festivals. Un document authentifié grâce à un QR code qui atteste que l’on a été vacciné contre le covid-19, que l’on a été testé négatif récemment ou encore que l’on est porteur d’anticorps après avoir contracté le covid. De quoi poser quelques problèmes concernant les libertés individuelles, mais aussi la protection des données, surtout qu’il s’agira de données médicales et personnelles sensibles. Bref… Une nouvelle étape franchie dans la surveillance et la privation de liberté et surtout une nouvelle preuve que les rapetous de la Macronie ne respectent pas leurs engagements alors que le ministre de la Santé, Olivier Véran, avait assuré il n’y a pas si longtemps qu’il n’y aurait pas de tri entre les Français en fonction d’une éventuelle vaccination ou pas.