Après l’annonce du ministre de l’Intérieur de vouloir déposer plainte contre la tête de liste PS aux élections régionales en Île-de-France, la gauche mourante s’indigne.
Le tweet du ministre de l’Intérieur, qui a d’ailleurs confirmé ses propos depuis sur France Bleu Provence, n’en finit pas de créer des remous dans la classe politique. Enfin surtout auprès de la gauche caviar. Après les propos d’Audrey Pulvar qui avait qualifié « d’image glaçante » la manifestation des policiers le 19 mai à Paris, le ministre de l’Intérieur a dévoilé son intention de déposer plainte pour « diffamation ». Saluée à droite, cette décision est vilipendée à gauche.
Dimanche soir déjà, le leader de France insoumise, Mélenchon braillait, comme à son habitude les tentatives d’intimidation du ministre de l’Intérieur, fustigeant un « Darmanin qui joue les gros bras ». Il pointait du doigt également « sa faiblesse et sa peur des organisations policières qui font la loi dans son ministère ». Lundi matin, c’est au tour d’Hidalgo, de voler au secours de la candidate PS aux régionales en Île-de-France, décrit Le Parisien. La maire de Paris a qualifié de « jamais-vu » la plainte du ministre de l’Intérieur. Elle ajoute niaisement sans trop se mouiller : « Heureusement, nous sommes dans un État de droit. J’ai toute confiance dans la justice de mon pays. »
« Abus de pouvoir scandaleux »
De même, lundi matin, l’avocat de la liste Île-de-France en commun, qui soutient Audrey Pulvar, a annoncé son intention de déposer plainte pour « dénonciation calomnieuse » auprès de la Cour de justice de la République, mais également pour « diffamation » devant les juridictions ordinaires, précise Le Parisien. Dans un communiqué, Île-de-France en commun s’insurge contre « une tentative d’intimidation d’une candidate d’opposition » et cela à quatre semaines d’un scrutin majeur.
Même son de cloche côté socialiste, le sénateur David Assouline voyant dans cette plainte « un abus de pouvoir scandaleux ». Chez les Verts, Julien Bayou a seulement critiqué cette plainte en pleine campagne, tandis que le maire de Grenoble, Éric Piolle, a demandé au président de la République de « rappeler à l’ordre son ministre ». Benoît Hamon a enfin fustigé des « propos ridicules » et a tancé « ce côté matamore civil, syndrome du ministre de l’Intérieur qui n’a pas assez joué aux petits soldats quand il était jeune ». Si aucun crime n’est vulgaire, la vulgarité, elle, en est un.