Utilisé comme titre de transport, pour écouter une playlist musicale ou encore pour voter, le QR code a envahi notre quotidien et notre société. Popularisée par la règle du « sans contact » en pleine crise sanitaire, cette technologie est pourtant vieille de 30 ans.
Le QR code est partout. Au restaurant pour consulter le menu, sur les panneaux publicitaires ou pour accéder aux concerts, le petit carré à damier blanc et noir est devenu la technologie incontournable de nos quotidiens. Largement popularisé par la crise sanitaire et le pass vaccinal, voici ce qu’il faut savoir sur le QR code, la code-barre évolué qui a le vent en poupe.
Inventé par l’ingénieur japonais Masahiro Hara, salarié de Toyota dans les années 90, le QR code permettait à l’époque au constructeur automobile de pouvoir suivre le chemin des pièces détachées en usine. Le QR code, pour « Quick Response code », a l’avantage de décrypter en quelques secondes des informations à l’aide d’un simple « scan ». Utilisée exclusivement au Japon, la technologie a été rendue publique en 1999, sous licence libre.
Sur papier ou sur l’écran d’un smartphone, ce code en deux dimensions est simple à créer. Plus le QR code contient de pixels, plus il stocke de caractères et donc d’informations. Ainsi, comme le rapporte « Gizmodo », « la version initiale mesurait 21 sur 21 pixels et ne contenait que 4 caractères de données ». Aujourd’hui, les versions les plus récentes mesurent 177 pixels carrés, soit « 1 852 caractères et quelques pages d’informations ».
Pourquoi l’utiliser ?
Auparavant méconnu du grand public, la crise sanitaire a popularisé le QR code. Ainsi, aller au cinéma, en concert, prendre les transports en commun, est conditionné aux informations contenues dans ce petit carré. En Dordogne, le QR code permet même de sauver des vies grâce à une application disponible sur smartphone.
Cette technologie est aussi présente sur les nouvelles cartes électorales. Ici, elle permet de rediriger sur le site officiel des élections en cours et d’accéder à un ensemble de démarches en lien avec les futurs scrutins. Certains industriels et distributeurs veulent aussi les placer sur les étiquettes des produits pour que les clients puissent accéder à une liste plus complète sur le produit. Le QR code semble avoir un avenir radieux.
Quelles sont les limites ?
Mais son utilisation n’est pas sans risques. Le QR code contient cent fois plus d’informations qu’un simple code-barre. De fait, des risques de piratage existent comme l’indique une société de sécurité, Mobileron dans « Forbes ». Un hacker pourrait incorporer, dans un QR code, une URL malveillante et ainsi, par exemple, récupérer les données d’un téléphone ou renvoyer vers un site de phishing (ou hameçonnage) pour inciter la personne à divulguer des identifiants.
Le #PassVaccinal et la société de #surveillance sont l'aboutissement d'un lent processus de ↘️ des #libertes et des #droits et ↘️ des contre-pouvoirs politiques et juridiques • Explications de @CyrilleDalmont, chercheur @ithomasmore, sur @radionotredamehttps://t.co/EJiVgM3f3Y
— Institut Thomas More (@ithomasmore) February 3, 2022
Cyrille Dalmont, chercheur des enjeux éthiques du numérique à l’Institut Thomas, quant à lui, sonne l’alarme. Dans une interview accordée au « Figaro » ce vendredi 4 février, le spécialiste en nouvelles technologies indique que « l’utilisation des QR codes constitue un basculement civilisationnel inquiétant pour nos démocraties ». Interrogé sur l’outil QR code comme simple moyen de simplification des données, le chercheur affirme que « l’on passe d’une société de droits à une société de l’autorisation ».