« La société a mis à profit la crise du Covid pour redéfinir un modèle économique plus sain […] cette nouvelle économie va coûter plus cher à produire », a analysé Michel-Edouard Leclerc. De son côté, le gouvernement a annoncé ce lundi matin de nouvelles mesures pour protéger le pouvoir d’achat des Français. Un chèque alimentaire devrait-être mis en place dans les prochains mois.

Selon le président du comité stratégique des centres E. Leclerc, Michel-Edouard Leclerc, « on est rentrés dans un cycle long d’inflation », a-t-il prédit sur l’antenne de BFMTV. Et pour cause : « la société a mis à profit la crise du Covid pour redéfinir un modèle économique plus sain, plus vertueux du point de vue de l’écologie, plus souverain du point de vue des approvisionnements. Cette nouvelle économie va coûter plus cher à produire. On va rentrer dans une période, sur dix ans, où acheter une voiture, même électrique, va coûter forcément plus cher », a analysé le distributeur.
« On va vendre des produits plus vertueux, peut-être bio, vegan, c’est là où on va avoir un rôle à jouer. Il y aura une inflation mais elle sera plus légitime, ce ne sera pas de la spéculation. Mais quand tout va coûter plus cher à produire, c’est là où il faudra la rendre la plus accessible », a expliqué Michel-Edouard Leclerc.
Au sujet de la hausse des prix, il s’est également exprimé sur le panier anti-inflation, alors que le gouvernement semble avoir abandonné du « projet d’un panier uniforme et commun à toutes les enseignes », évoqué dès décembre par la ministre des PME Olivia Grégoire. « Olivia Grégoire et Bruno Le Maire ont eu cette idée. Du point de vue Leclerc, nous estimons que ça réduit le cône de notre activité. (…) Quand tout augmente, faut-il faire valoir son efficacité sur peu de produits ? », s’est-il interrogé.
« … se battre contre l’inflation »
« Cette idée de panier n’était pas vraiment un panier anti-inflation. Si c’était un panier anti-inflation, j’aurais sauté dessus », a-t-il assuré. « Mais c’était un panier où il ne fallait pas se mettre la FNSEA à dos. Au moment où on compensait les marges de certaines industries, il ne fallait pas les casser », a poursuivi le distributeur.
Puis d’ajouter : « On est ouverts à travailler avec le gouvernement à se battre contre l’inflation. Je suis venu dans votre émission pour regretter que le gouvernement, depuis fin 2021, sur la négociation commerciale. Ils auraient pu nous aider. » Depuis que l’inflation a fait son retour en tête des préoccupations des Français, la distribution multiplie les opérations, prix bloqués, bouclier anti-inflation, dont le but est d’attirer ou de fidéliser des clients, face à une inflation alimentaire qui a grimpé de quelque 14,5% sur un an en février, selon l’Insee.
Un «trimestre anti-inflation» dans les supermarchés jusqu’en juin ?
Le gouvernement annonce ce matin ses mesures pour faire face à une inflation record dans l’alimentation. Un «trimestre anti-inflation» devrait ainsi être mis en place dans les supermarchés jusqu’au mois de juin, a annoncé le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire.
Bruno Le Maire annonce "un trimestre anti-inflation" pic.twitter.com/N75XIzBvzl
— BFMTV (@BFMTV) March 6, 2023
Concrètement, chaque distributeur va pouvoir proposer son panier anti-inflation, avec ses propres références. Certains l’ont déjà lancé, comme Système U avec 150 produits à prix coûtants, Carrefour avec 200 références et le groupe Les Mousquetaires avec 500 produits de marque distributeur. Pour repérer les produits dans les magasins, un logo aux couleurs tricolores sera apposé sur les emballages.
Par ailleurs, pour compléter cette mesure, le ministre de l’Économie a également évoqué la mise en place «d’un chèque alimentaire». L’expérimentation devrait débuter dans quelques semaines, «au niveau départemental».