La vague épidémique actuelle de covid-19 diffère des précédentes à l’hôpital. Comme le souligne le docteur Philippe Juvin, il y a davantage de patients de moins de 40 ans en réanimation que de plus de 80 ans. Olivier Véran a signalé lui, des séjours plus courts avec Omicron.
La tension se maintient à l’hôpital même si le nombre de patients n’augmente pas autant que les cas quotidiens de covid-19, qui battent des records ces derniers jours. La vague Omicron, qui s’ajoute à la vague Delta, a des caractéristiques qui diffèrent des vagues précédentes.
Ce lundi 10 janvier 2022, le ministre de la Santé Olivier Véran a détaillé devant les sénateurs ces différences.
Dans la matinée, Philippe Juvin, maire de La Garenne-Colombes et chef des urgences de l’hôpital Pompidou à Paris, avait souligné sur CNews qu’il y a davantage de patients de moins de 40 ans en réanimation que de plus de 80 ans.
Plus de très jeunes que de très vieux
Philippe Juvin signale qu’il y a plus de patients en réanimation qui ont moins de 40 ans, que de patients qui ont plus de 80 ans .
Dr. Philippe Juvin : «Aujourd'hui, en France, il y a plus de patients en réanimation qui ont moins de 40 ans, que de patients qui ont plus de 80 ans», dans #LaMatinale pic.twitter.com/Yvty9qdgzb
— CNEWS (@CNEWS) January 10, 2022
En effet, lorsqu’on observe les âges des patients pris en charge dans les services de soins critiques, on compte actuellement (au 9 janvier) selon Santé publique France, 332 personnes de moins de 40 ans pour 180 de plus de 80 ans. Même si l’essentiel des effectifs se situe chez les 50-80 ans. Il y a plus de patients de 30-39 ans (181) que de plus de 80 ans (180).
Le fait qu’il y ait plus de jeunes que des très âgés diffère de mars 2020, mais cette tendance avait commencé à se manifester cet été avec la vague Delta et se trouve amplifiée actuellement. Depuis l’arrivée d’Omicron dans les derniers jours de 2021, le nombre de patients de moins de 40 ans est passé de 92 à 330.
Des séjours plus courts
Devant les sénateurs, le ministre de la Santé Olivier Véran a lui aussi dressé un tableau des effets d’Omicron à l’hôpital.
S’il est moins sévère que Delta, Omicron provoque tout de même des syndromes grippaux assez forts et entraîne, comme les précédentes versions du virus, une augmentation conséquente des hospitalisations, a prévenu Olivier Véran.
Mais nous savons avec suffisamment de recul désormais (que les séjours sont) plus courts qu’avec les variants précédents, a noté le ministre, remarquant qu’Omicron paraît plutôt affecter les parties hautes des voies respiratoires (et touche donc moins les poumons que d’autres variants).
Les patients hospitalisés vont avoir des besoins en oxygène de trois quatre jours et […] ensuite vont pouvoir sortir, a détaillé Olivier Véran. La durée des hospitalisations covid est un enjeu crucial pour mesurer à quel point le système de santé risque d’être saturé alors que la vague d’Omicron ne donne pour l’heure pas de signe d’accalmie en France.