L’arrivée en France du vaccin de Novavax est imminente. La mise sur le marché de ce cinquième sérum a-t-elle de quoi convaincre les derniers réfractaires à l’injection? Éléments de réponse avec Marie-Paule Kieny, présidente du Comité vaccin covid-19.
Après Pfizer-BioNTech, Moderna, AstraZeneca, Johnson&Johnson, voici… Novavax. Le vaccin Nuvaxovid a été développé par cette entreprise de biotechnologie américaine, créée en 1987. Dès janvier 2020, la firme s’est lancée dans le développement du candidat vaccin dit « NVX-CoV2373 » pour lutter contre le covid-19. Elle a déjà travaillé sur d’autres virus comme Ebola, les grippes saisonnières ou encore Zika. En 2015, Novavax reçoit une subvention de recherche de la Fondation Bill et Melinda Gates pour soutenir le développement d’un vaccin contre le virus respiratoire syncytial des nourrissons (qui peut causer la bronchiolite).
Dans le cadre du développement de son vaccin anti-covid, l’entreprise reçoit l’appui financier de la fondation internationale CEPI (Coalition for Epidemic Prepardness Innovations), déjà impliquée dans l’élaboration d’autres vaccins comme celui de Moderna ou d’AstraZeneca. En juillet 2020, Novavax obtient également un prêt du gouvernement américain.
La commercialisation de ce cinquième sérum sera-t-elle de nature à convaincre les 4,4 millions de Français non vaccinés ? C’est en tout cas le pari du gouvernement et des autorités sanitaires, la Haute autorité de Santé (HAS) ayant autorisé l’utilisation de Nuvaxovid le 14 janvier dernier.
Il y a des gens qui ne veulent pas de vaccin du tout. Donc, quelle que soit la technologie, il y aura toujours un rejet de la vaccination générale. D’autres rejettent la vaccination à ARN messager, car elle leur semble trop “nouvelle”, malgré les milliards de personnes vaccinées depuis le début de 2020. Ceux-là pourraient se laisser tenter par une vaccination avec une technique plus classique
souligne Marie-Paule Kieny.
Pour la vaccinologue, directrice de recherche à l’Inserm et présidente du Comité scientifique sur les vaccins covid-19 (Covireivac), les résultats de Nuvaxovid sont en tout cas « très prometteurs ». Celui-ci utilise une technique plus « classique », sans virus ni ARN messager mais à base de protéines recombinantes associées à un adjuvant, à l’image des vaccins contre l’hépatite B ou la coqueluche.
« Dans tous les essais cliniques, le vaccin de Novavax a montré une tolérance bien meilleure que tous les autres vaccins qu’on a contre le covid. Il est moins réactogène », détaille le Dr Kieny.