« Les victimes ne sont pas connues des services de police et de la justice », a insisté le parquet, laissant entendre qu’il pourrait s’agir de victimes collatérales de la guerre des clans.

Une femme de 43 ans a été tuée par balle mercredi soir, sa fille et un autre homme blessés, à proximité d’un point de vente de drogues très disputé, a-t-on appris jeudi 11 mai de source policière et auprès du parquet.
Cette femme a été touchée par des tirs vers 22h45, Traverse du Vieux-Moulin, au cœur de la cité Saint-Joseph (14e arrondissement), dans ces quartiers populaires du nord de la ville gangrénés par les trafics de stupéfiants, ont indiqué ces sources, confirmant une information initiale du quotidien La Provence. Elle est décédée peu de temps après avoir été transportée à l’hôpital.
Interrogé par Quotidien Libre le parquet de Marseille a apporté des précisions sur le déroulement des faits, expliquant que « plusieurs individus ont tiré en rafale au niveau du point de revente de stupéfiants » et que « plusieurs véhicules stationnés à proximité » ont été touchés. Dans l’un d’eux se trouvait la quadragénaire qui a perdu la vie, ainsi que sa fille de 21 ans, blessée légèrement. « Un homme de 55 ans qui se trouvait dans un autre véhicule » a également été atteint « par des projections », ajoute le parquet.
« Les victimes ne sont pas connues des services de police et de la justice », a insisté le parquet, laissant entendre qu’il pourrait s’agir de victimes collatérales de la guerre des clans dans le trafic de drogue qui ensanglante Marseille. L’enquête, confiée à la police judiciaire, devra le confirmer.
Les homicides liés aux trafics de drogue se sont multipliés ces derniers mois dans la deuxième ville de France, notamment dans le 14e arrondissement, avec déjà 19 morts depuis janvier, selon notre décompte. Les victimes collatérales étaient jusqu’à présent extrêmement rares, tout comme les victimes féminines.
Début avril, après trois fusillades qui ont fait quatre morts, selon un dernier bilan, dont deux adolescents de 15 et 16 ans, la procureure de Marseille, Dominique Laurens, avait évoqué une « logique de vendetta » entre bandes rivales régnant sur les trafics de stupéfiants.
Une nouvelle victime dans le quartier de l’Opéra
Selon une information du journal La Provence, confirmant celles de BFMTV, un homme de 32 ans a été pris en charge dans la nuit de jeudi à vendredi aux alentours de 3h30 par les marins-pompiers grièvement blessé par des tirs au niveau de la tête et du cou. Selon les premiers éléments de l’enquête, le crime se serait déroulé à proximité d’une discothèque de la rue Saint-Saëns, dans le quartier de l’Opéra, non loin du Vieux-Port. La victime qui avait perdu beaucoup de sang est finalement morte dans la nuit.
Confiées à la sûreté départementale, les investigations pourraient aller vite : une patrouille de la brigade anticriminalité du centre-ville est parvenue à interpeller un suspect en possession d’une arme de poing. Il a été placé en garde à vue.
À cette heure, toujours selon La Provence, le mobile de cet homicide reste inconnu mais la piste d’un différend sur fond de trafic de stupéfiants n’est pas privilégiée.
L’année 2022 avait déjà été particulièrement meurtrière dans les Bouches-du-Rhône, avec 32 victimes d’homicides en bande organisée, dont 28 à Marseille, selon les chiffres du parquet. Plus de 30 de ces morts par balles de 2022 étaient directement « liés au trafic de stupéfiants », avait précisé la préfecture de police.