Au cinéma, elle incarna Esmeralda, Pauline Borghèse et la reine de Saba. Véritable sex-symbol des années 1950 et 1960, l’Italienne a joué avec Gérard Philipe, Burt Lancaster et Jean-Paul Belmondo. Elle est morte lundi, à l’âge de 95 ans.

Son nom claque comme un drapeau. La diva italienne Gina Lollobrigida, à qui Orson Welles dédia un portrait, est décédée ce lundi à 95 ans. Au cinéma, elle incarna Esmeralda, Pauline Borghèse, la reine de Saba… Véritable sex-symbol, la «Lollo», comme on aime à la surnommer au-delà des Alpes, fut la star planétaire du début des années cinquante. Et c’est sa rivale platine et son amie, Marilyn Monroe, qui lui fit, indirectement, le plus beau des compliments: «Je suis la Lollobrigida américaine.»
Comme dans toutes les mythologies la future Vénus impériale a su bâtir sa légende. Elle débute en France. En 1952, elle est Adeline la diseuse de bonne aventure qui promet un destin exceptionnel à Fanfan la tulipe. Le film fera un triomphe et Gérard Philipe, peut-être pour la remercier d’avoir contribué à ce succès, lui apprit la langue de Molière. Dès ce moment Gina pourra exercer ses talents des deux côtés des Alpes. Quand Jean Delannoy lui confia le rôle de Pauline Borghèse, la sœur préférée de Napoléon, son délicieux accent italien participa de la vraisemblance du scénario.
GINA Lollobrigida 1927 – 2023 ❤️
— madelen (@madelen_ina) January 16, 2023
« Vous êtes l'une des rares survivantes d'une race qui disparaît, celle des stars, des gens qu'on appelle par leur prénom.. » Entretien mythique avec François Chalais après son succès dans Fanfan la Tulipe à découvrir >>> https://t.co/Xtkzp5Oum5 pic.twitter.com/8FtYjRxqdX
De 1952 à 1965 la «bella ragazza» sera la partenaire des plus grands séducteurs de sa génération: Frank Sinatra, Sean Connery, Humphrey Bogart, Marcello Mastroianni, Yul Brynner, ou encore Vittorio Gassman partageront le haut de l’affiche avec elle. Mais comme c’est souvent le cas chez les jolies comédiennes esclaves d’un physique trop spectaculaire, sa composition culte est un contre-emploi. Enlaidi, presque vieilli prématurément, humilié par un Jean-Paul Belmondo, plus crapule que jamais, la star romaine considère que son rôle de Margherita dans La mer à boire de Renato Castellani reste son plus intéressant accomplissement.
- La Belle Romaine (La romana) de Luigi Zampa, d’après le roman d’Alberto Moravia, en 1954, avec Gina Lollobrigida, Daniel Gélin, Franco Fabrizi, Raymond Pellegrin…