La députée a expliqué que les propos selon lesquels Emmanuel Macron souhaitait «emmerder» les non-vaccinés n’auraient pas dû être publiés pendant les débats sur le pass vaccinal à l’Assemblée. «On était supposés avoir fini», a estimé Aurore Bergé.
Un problème de contexte ou de temps ? Evoquant les propos du président de la République dans Le Parisien selon lesquels il souhaitait «emmerder» les non-vaccinés «jusqu’au bout» et sa conséquence – la nouvelle suspension, à l’Assemblée nationale, de l’examen du projet de loi renforçant les outils de gestion de la crise sanitaire – la député En Marche ! Aurore Bergé a donné sa version des faits.
On était supposés avoir fini si on n’avait pas eu cette première manœuvre dilatoire hier «Vous savez très bien que l’interview est programmée à l’avance. Elle était programmée je pense pour sortir [le 5 janvier]. Et normalement nous aurions déjà dû avoir pu réaliser le vote […] à l’Assemblée nationale», a expliqué la député, interrogée sur LCP dans la soirée du 4 janvier.
«Il n’y avait pas normalement d’immixtion du président de la République ou d’interview au cœur du débat parlementaire puisqu’on était supposés avoir fini si on n’avait pas eu cette première manœuvre dilatoire hier», a-t-elle complété, évoquant la suspension de séance du 3 janvier.
Emmanuel Macron «parle clair et parle vrai», a également défendu la présidente déléguée du groupe LREM à l’Assemblée nationale, accusant l’opposition de faire preuve d’une «colère feinte». Estimant que «90% des Français ont fait le choix de la solidarité» en se faisant vacciner (obligatoirement, NdlR) elle a jugé tout à fait justifié de faire peser la contrainte sur les non-vaccinés.
Une position déjà assumée dans un tweet de la député : «Mépriser les Français, c’est parler vrai ? Dire que les devoirs précédent les droits ?» Les propos du président de la République ont entraîné une nouvelle suspension de séance dans la nuit, en plus de celle d’avant-hier. Les condamnations ont plu de tous les côtés de l’échiquier politique. Dans la soirée du 4 janvier, plusieurs élus d’opposition ont réclamé en vain la venue immédiate du Premier ministre Jean Castex dans l’hémicycle pour expliquer la ligne de l’exécutif après les déclarations du président.
L’exécutif vise une adoption définitive en fin de semaine ou début de semaine prochaine du projet de loi transformant le pass sanitaire en pass vaccinal, avant une entrée en vigueur au 15 janvier, mais ce calendrier devrait être mis à mal par les suspensions de séance. Histoire d’ « emmerder » Macron ?