Logement, sécurité, verdissement de la ville: Anne Hidalgo polit son positionnement social, avant l’annonce probable d’une candidature sans surprises à sa réélection en mars 2020.

Anne Hidalgo, la maire PS de Paris, avant un match PSG/Real Madrid au Parc des Princes, le 18 septembre 2019 à Paris I AFP / Thomas SAMSON
Celle dont le mandat a seulement été marqué par la piétonnisation des voies sur berges, et sa lutte contre la pollution de l’air, s’adresse largement à une gauche mourante, son camp, dans un énième bouquin.
Je suis de gauche et je refuse de vivre dans une ville d’où l’on aurait chassé les classes modestes et populaires, écrit-elle.
Pourtant, la capitale perd 12 000 habitants chaque année, une tendance observée depuis 2011, qui devrait se poursuivre jusqu’en 2025 selon l’Insee. Meilleure qualité de vie, moins de stress, mais aussi et surtout logements plus abordables… Les raisons de ces départs sont multiples. Par ailleurs, 200 000 personnes travaillent à Paris sans y vivre et font la navette tous les jours:
Quand un professeur, un policier ou une personne qui travaille aux hôpitaux de Paris ne peut pas se loger, cela n’est pas sain, avait estimé sur Franceinfo Benjamin Griveaux, investi candidat par la République en Marche, le parti présidentiel.
Sur la propreté, un angle d’attaque privilégié par ses futurs rivaux, Anne Hidalgo admet dans le JDD que la situation n’est pas encore satisfaisante et dit comprendre la frustration des Parisiens… A l’issue d’un mandat de 6 ans, c’est un peu léger ! Enfin, revenant sur son choix de créer une police municipale, l’édile admet qu’elle était opposée au départ à cette idée, mais s’est voulue plus pragmatique qu’idéologique.
Alliance ?
Mme Hidalgo a confié qu’elle annoncerait sa décision concernant les municipales dans les prochaines semaines. Selon une source proche, l’ouverture à la société civile doit être renforcée en vue d’une future candidature qui ne fait guère de doutes. Ainsi, l’ancienne journaliste Audrey Pulvar pourrait être sur les listes dans l’hyper-centre parisien (I,II,III et IVe arrondissements fusionnés), tandis que le président du Samu social à Paris, Eric Pliez, devrait mener la liste dans le XXe arrondissement. Dans le XIIe, c’est le premier adjoint Emmanuel Grégoire, qui sera chargé de mener la bataille.
C’est un signe politique très clair; l’arrondissement est clé, on envoie l’artillerie lourde et on verra qui ils mettront en face, relève un proche.
Quant à la maire elle-même, le choix n’est pas arrêté, dit-on chez les socialistes et responsables de Paris en commun, structure de campagne insipide, il faut l’avouer, et dirigée par plusieurs adjoints d’Anne Hidalgo. L’équipe a notamment dans son viseur les Ve et IXe arrondissements, aux mains de la droite mais dont la sociologie électorale a changé. En cas de triangulaire, on gagne, estime ainsi Rémi Féraud, patron de la fédération socialiste à Paris. En tout cas, avec les alliés écologistes, rien n’est simple pour l’heure:
Nos relations avec Anne Hidalgo sont inexistantes depuis juin, confie la tête de liste David Belliard.
Selon un sondage Ifop-Fiducial pour le JDD et Sud Radio publiée la semaine dernière, la maire PS sortante arrive en tête des intentions de vote (24%), devant le candidat LREM Benjamin Griveaux (17%) et le dissident Cédric Villani (15%), suivis par l’écologiste David Belliard (13%). Pour l’heure, les jeux ne sont pas encore faits.