Dans les transports, les raffineries ou l’éducation, des préavis ont d’ores et déjà été déposés ou se prolongent cette semaine. Passage en revue de ces mobilisations et actions annoncées ou qui seront amenées à se poursuivre.

L’utilisation de l’article 49.3 jeudi 16 mars par la Première ministre Elisabeth Borne pour faire adopter sans vote le projet de réforme des retraites par l’Assemblée nationale, a renforcé la mobilisation des opposants. Dans de nombreux secteurs, ils se préparent à manifester une fois encore leur colère.
Dès ce lundi 20 mars, des perturbations sont à prévoir dans le ciel. La Direction générale de l’aviation civile (DGAC) a demandé aux compagnies aériennes d’annuler 30% de leurs vols à Paris-Orly et 20% à Marseille-Provence, en raison du mouvement de grève des contrôleurs aériens contre la réforme des retraites. « En dépit de ces mesures préventives, des perturbations et des retards sont néanmoins à prévoir », a prévenu la DGAC. Elle invite les passagers qui le peuvent à reporter leur voyage et à s’informer auprès de leur compagnie aérienne pour connaître l’état de leur vol.
Lundi, c’est aussi le premier jour des épreuves de spécialité du bac. Elles sont poursuivront jusqu’à mercredi. 536 081 candidats doivent plancher sur deux épreuves, qui comptent pour un tiers des résultats du bac. Or, plusieurs syndicats ont invité à une « grève des surveillants lors des épreuves de spécialité du bac », a indiqué franceinfo. Un appel relayé notamment par le Snes-FSU, principal syndicat du secondaire, FO, SUD et la CGT. Les syndicats rattachés aux centrales CFDT ou Unsa ne sont pas signataires. Le ministre de l’Education a fait savoir qu’il mobiliserait « des surveillants supplémentaires ».
Au niveau régional, plusieurs syndicats ont déjà déposé leur préavis de grève. C’est le cas de l’intersyndicale académique de Bretagne (CGT Educ’action, snFOlc, Snes-FSU Bretagne, SUD Education). Le leader de la CFDT, Laurent Berger, a appelé dimanche, dans une interview au journal Libération, à « ne pas gêner le bac », soulignant que « pour un jeune en terminale, le mois de mars est un stress total ». Son homologue de la CGT, Philippe Martinez, a souhaité, le même jour sur BFMTV, que « les épreuves du bac se passent le mieux possible ».
Une mise à l’arrêt des raffineries annoncée
L’arrêt des installations de la raffinerie TotalEnergies de Normandie, à Gonfreville-l’Orcher (Seine-Maritime), « a débuté vendredi soir », a déclaré samedi le secrétaire général de la CGT de la plateforme de Normandie, Alexis Antonioli. Cette mise à l’arrêt prendra toutefois plusieurs jours et ne devrait pas provoquer de pénuries de carburant immédiates dans les stations-service.
Selon Eric Sellini, coordinateur syndical CGT, une autre raffinerie, celle de Petroineos, à Lavéra (Bouches-du-Rhône), pourrait également être mise à l’arrêt au plus tard lundi. La raffinerie Esso-ExxonMobil de Port-Jérôme-Gravenchon (Seine-Maritime) pourrait connaitre le même sort. Selon des informations de franceinfo, la moitié du site est déjà à l’arrêt, faute de pétrole brut à raffiner, en raison d’une grève au dépôt pétrolier du Havre. Jusqu’à présent, les grévistes s’étaient contentés de bloquer les expéditions de carburant, mais les raffineries continuaient à produire.
Le ramassage et le traitement des ordures en région parisienne pourraient continuer de subir des perturbations. Les grévistes des trois sites d’incinération de déchets produits par Paris et une partie de l’Ile-de-France ont mis en place des « barrages filtrants » pour laisser passer des camions de collecte des ordures, a fait savoir samedi une déléguée syndicale à Quotidien Libre.
Réunis en assemblée générale vendredi, les grévistes ont « reconduit l’action jusqu’à mardi inclus, avec un filtrage des camions » à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) samedi et dimanche, puis à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) lundi et mardi, a déclaré Fatiha Lahrech, déléguée syndicale CGT du site d’Issy-les-Moulineaux.
A Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), le plus gros des trois sites d’incinération du syndicat mixte Syctom, la police est venue vendredi déloger les grévistes sur un des deux garages attenants, avant de se retirer. L’accès à l’usine comme aux deux garages de camions-poubelles est donc toujours bloqué, a constaté .
Une « journée noire » prévue jeudi 23 mars dans les transports ferroviaires
A la SNCF, les quatre syndicats représentatifs ont appelé vendredi à « maintenir la grève » reconductible démarrée le 7 mars. La SNCF prévoit, lundi 20 mars, un trafic similaire à celui du week-end. Elle précise que la circulation restera perturbée mardi 21 mars. La CGT-Cheminots, l’Unsa-Ferroviaire, SUD-Rail et la CFDT-Cheminots ont appelé « à agir massivement le 23 mars » pour s’opposer à la réforme.
Côté RATP, les Franciliens doivent s’attendre à « une journée noire » dans le métro jeudi, selon FO-RATP, premier syndicat chez les conducteurs. Les prévisions du trafic RTM à Marseille seront communiquées dans les prochains jours. Attention au risque de grèves locales, manifestations sauvages, blocage de dépôts les vendredi 17, samedi 18, dimanche 19, lundi 20, mardi 21, mercredi 22 mars. Ces opérations spéciales peuvent perturber le trafic à tout moment de la journée, annonce la régie de transports.