Nombreux sont ceux qui ont essayé et réussi ses recettes, ont découpé ses fiches dans ELLE magazine, se sont offert (au moins) l’un de ses livres sans forcément savoir qui elle était. Elisabeth Scotto, journaliste, auteure et cuisinière, s’est éteinte paisiblement dans la soirée du lundi 26 Septembre, entourée de sa famille.

Sa couverture épaisse est un peu cornée. Quelques pages y sont tachées de gras ou de sauces et la reliure commence à s’user… Même dans cet état, il reste LA bible de la bonne cuistance : « La Cuisine des Sœurs Scotto » (éd. Denoël, 1987). Un livre, que dis-je, un bréviaire de recettes qu’Élisabeth Scotto di Vettimo, de son nom de naissance, laisse désormais en héritage à toutes celles et ceux qui l’ont croisé, apprécié et aimé.
Bien sûr, on ne compte pas les médias et les maisons d’éditions qui ont mis en lumière ses talents ; les recettes rédigées dans ELLE magazine aussi, avec le même enthousiasme qu’à ses débuts, la même sincérité, le même humanisme.
Dénicheuse de langages et de curiosités culinaires, elle ne chantait rien d’autre qu’un enchantement simple, s’attachant avec un soin de laborantin à la découverte d’une texture, au secret d’une saveur ou d’un frisson subtile : la modernité des Sœurs Scotto ne commence pas ailleurs.
Issue d’une famille où la cuisine avait une place essentielle, elle s’intéressait de près à la cuisine du terroir et la gastronomie internationale. Elle vouait une admiration singulière pour le Japon et ses traditions.
Ses origines italiennes et son enfance passée en Algérie lui ont donné raison de ses découvertes culturelles et de ses « mélanges » en cuisine. Après avoir luttée contre le « crabe », comme elle le surnommait sans dérision, elle rejoint désormais le grand bal éternel des belles âmes de la gastronomie française. Une sorte d’ange gardien veille sur la cuisine, désormais.