Fin d’un suspense qui n’en était pas vraiment un: la maire socialiste de Lille Martine (Aubry) a annoncé dans les colonnes de La Voix du Nord sa candidature à un énième et vieillissant mandat.
Bonne nouvelle ! Martine (Aubry) promet un programme socialement juste et écologiquement fort:
Entre les inégalités sociales qui ne se sont pas arrangées, les catastrophes naturelles, le climat international angoissant, on sent qu’on est dans une période où le pays est sous tension. Il faut tenir la barre. J’ai la conviction réelle que je peux proposer aux Lillois d’aller plus loin avec eux, met en avant Martine, 69 ans, dans La Voix du Nord pour justifier cet ultime combat politique.
A la tête du beffroi de la capitale des Flandres depuis 18 ans déjà, l’ancienne ministre de Lionel Jospin avait pourtant assuré après sa réélection en 2014 qu’il s’agissait de son dernier mandat. Ah ? Mais face au libéralisme à tout crin, selon Martine la socialiste, du président Emmanuel Macron et à l’urgence environnementale dans une ville fortement touchée par la pollution, celle qui a porté la loi sur les 35 heures entend axer sa campagne sur un programme socialement juste et écologiquement fort. Si elle dit avoir beaucoup mûri sa décision de se représenter, sa candidature n’était qu’un secret de Polichinelle. Dans les starting-blocks depuis plusieurs mois, la fille de Jacques Delors avait lancé dès 2018 son think-tank, Lille 2030, avant de se doter d’un micro-parti, avec une association de financement Lille avenir.
Echec de la parole politique
A l’inverse, Violette Spillebout, la candidate LREM à Lille et ancienne directrice de cabinet de Martine (Aubry), a dit voir dans cette candidature un choix par dépit et un constat d’échec flagrant.
Dans un communiqué, Mme Spillebout évoque l’échec de la parole politique et des convictions de Martine Aubry, ancienne première secrétaire du PS qui avait fait adopter la règle de non-cumul de plus de 3 mandats successifs, mais aussi l’échec du rassemblement et du projet. Lille mérite mieux que d’être la ‘ville anti-Président de la République’, fustige-t-elle.
Outre Mme Spillebout, Martine (Aubry) devra aussi surveiller, après le très bon score d’EELV à Lille aux européennes (21,7%, meilleur résultat jamais enregistré dans la ville), l’écologiste Stéphane Baly, qui siège dans la majorité municipale mais juge que Mme Aubry a raté sa sortie. Sont également en lice l’ancien ministre Marc-Philippe Daubresse (LR), Eric Cattelin-Denu (RN) et le divers droite Thierry Pauchet, chef de file de l’opposition lilloise qui a refusé de céder la place à M. Daubresse. La bataille pour Lille est importante aussi pour un Parti Socialiste très abîmé, voire malade. Longtemps hégémonique dans le Nord, il a quasiment tout perdu en quatre ans: le département, la région, la métropole lilloise et ses députés… Le beffroi apparaît comme le dernier bastion régional à sauver. Ce n’est pas gagné.