Du 21 au 25 novembre 2022, Marseille en partenariat avec l’Association pour la recherche et l’archivage de la mémoire arménienne (ARAM) et le Comité de défense de la cause arménienne, accueille “Marseille, ville refuge”, une exposition en hommage à l’arrivée des Arméniens à Marseille, il y a cent ans.

L’établissement des relations entre Marseille et la population arménienne, qui s’est répandue très tôt à travers l’Empire ottoman et le monde méditerranéen, remonte à longtemps. Négociants chrétiens dans un monde d’Islam, ils ont dès le XIVe siècle développé leurs affaires jusqu’en Méditerranée occidentale. Présents à Marseille à la fin du XVIe et au début du XVIIe siècle, ils se spécialisent dans le commerce de la soie.
Les facilités officielles qui leur sont accordées n’empêchent pas les tracasseries de tous ordres ; embêtements qui se multiplient à l’échelle locale. Dès le milieu du XVIIe siècle, ils quittent le port phocéen, pour n’y revenir épisodiquement jusqu’à la fin du XIXe.
Marseille qui entretient alors des relations privilégiées avec l’empire turc, accueille un certain nombre de Grecs, de Syro-Libanais et d’Arméniens, qui sont et resteront de précieux intermédiaires entre l’Orient et l’Occident avec des réussites financières incontestables. Marseille est le centre d’un mouvement migratoire qui traverse la Méditerranée, simple étape pour une majorité, un lieu d’asile définitif pour certains.
Marseille « ville refuge »
Marseille, depuis sa fondation par les Grecs, est une terre d’accueil qualifiée de « ville refuge» par l’éminent historien Émile Témime. Au carrefour de la Méditerranée, la ville s’est en effet construite sur des vagues migratoires successives issues du monde entier. En novembre 1922, c’est à Marseille que le plus grand nombre de réfugiés Arméniens débarquent, chassés de leurs terres ancestrales à la suite du génocide de 1915-1916.
Présentée par l’Association pour la recherche et l’archivage de la mémoire arménienne, cette exposition propose au public de découvrir, le contexte de cette installation, en évoquant les liens séculaires entre Marseille et les Arméniens, les parcours des exilés depuis le génocide et l’organisation des responsables associatifs, cultuels, culturels et politiques pour accompagner ces milliers d’orphelins et adultes aux vies brisées.
L’histoire de cette migration fait partie intégrante de l’histoire de Marseille et a laissé des traces dans la structure des quartiers, dans le monde du sport, dans l’engagement politique et même dans les recettes de cuisine.
« 1922 : l’accueil des Arméniens à Marseille » est à découvrir du 21 au 25 novembre à l’Hôtel de Ville, Salle Bailli de Suffren, Marseille (IIe). Ouvert de 10h à 18h. Entrée libre. Plus de renseignements ici