Marseille, la deuxième ville la plus peuplée de France après Paris, est régulièrement critiquée pour la saleté de ses rues et l’omniprésence des dépôts sauvages. Cette situation a conduit de nombreux habitants à se demander si la ville est toujours gérée par les pouvoirs publics.

Une « porcherie » pour les uns, un « dépotoir » pour les autres. Entre les dépôts sauvages, les sacs poubelles éventrés, sans compter les odeurs pestilentielles… Les Marseillais sont unanimes : « Il y en a marre !!! » A l’approche des beaux jours, beaucoup rouspètent, se plaignent, se désolent de voir Marseille enlaidi depuis que le Printemps marseillais est aux manettes. Un comble ?
Pourtant, en janvier dernier, les élues Christine Juste et Perrine Prigent, de ce Printemps marseillais qui n’en porte plus que le titre, ont reçu leur lettre de mission signée par la présidente de la Métropole, Martine Vassal, devenant ainsi toutes deux conseillères métropolitaines déléguées respectivement à la propreté et à la voirie.
Si la Métropole s’engage avec force à mobiliser la somme de 200 millions d’euros sur 4 ans pour la gestion de la voirie et de la propreté, qu’en est-il du travail accompli des deux élues ?
Nous sommes lundi 22 mai et @marseille baigne dans les ordures.
— #saccagemarseille (@saccage_mars) May 22, 2023
Apparemment le @PrintempsMRS est toujours en vacances, ou bien se fout totalement de laisser les #marseillais vivrent au milieu des immondices.
.@sophiecamard s’en lave les mains, @cjuste13 s’en pince le nez pic.twitter.com/2YumRFgSKL
Nous le savons, pour évaluer la propreté des villes françaises, différents indicateurs sont utilisés. Le plus souvent, on se base sur la quantité de déchets collectés par habitant ou sur le nombre de décharges sauvages signalées. D’autres indicateurs, tels que la propreté des rues ou la qualité de l’air, peuvent également être pris en compte.
Et selon les dernières données disponibles, Marseille ne se classerait plus en tête des villes les plus sales de France. En effet, en 2020, la Métropole a collecté en moyenne 466 kg de déchets par habitant, ce qui la place dans la moyenne des grandes villes françaises. De plus, le nombre de dépôts sauvages signalés à Marseille serait en baisse depuis quelques années, même si la ville doit encore fournir des efforts pour améliorer la propreté de ses rues.
Il convient cependant de nuancer ces résultats. Tout d’abord, la collecte des déchets à Marseille est souvent irrégulière, voire capricieuse, ce qui créer des points de dépôts sauvages insupportables pour la population. De plus, la ville est régulièrement confrontée à des grèves des éboueurs, qui accentue le problème de l’insalubrité. Enfin, la propreté des rues est plus que discutable et nettement critiquée par la population, notamment dans certains quartiers populaires. Pour preuve, les habitants des quartiers nord que nous avons rencontrés lundi, déjà touchés par la misère et l’insécurité, vivent tout simplement « dans les ordures » :
On fait avec. On les voit plus.
répondent timidement Alexandru et Florica.
Tout y passe. Des urines de rat qui se répandent sur les trottoirs défoncés aux menaces sanitaires, les poubelles s’amoncellent ici et là, sans compter cette formidable décharge de pneus s’étalant sur plusieurs mètres. Le quartier de la Madrague-Ville est loin, trop loin de l’Hôtel de ville…
La situation est complexe car elle résulte de différents facteurs, tels que le manque de civisme de certains habitants ou les difficultés logistiques liées à la collecte des déchets. Néanmoins, des mesures urgentes doivent être prises pour en finir avec cette situation – notamment avant les épreuves de voile des prochains JO 2024 – telles que le renforcement des campagnes de sensibilisation ou l’organisation rationnelle de la fréquence de la collecte des déchets dans certains quartiers. Si la propreté est l’affaire de TOUS à Marseille, elle est aussi l’affaire d’un seul homme. Le maire.