Noël arrive à grands pas, accompagné de sa mascarade commerciale scandaleusement habituelle. Et pour la première fois, depuis trois ans, les Français espèrent enfin profiter de cette fête traditionnelle et familiale. Mais c’est sans compter le goût discutable de la macronie pour le retour du covid-19. [décryptage]

Depuis quelques jours le gouvernement, accompagné comme toujours par une floppée de médias peu regardant, remets le couvert au sujet du « méchant » covid. Point d’orgue de la remise en ordre de marche de la peur : l’ostentatoire masque dit chirurgical. Un ustensile, que dis-je, un bâillon psychologique qui a fait son entrée dans la vie des Français d’abord par la pénurie début 2020. À ce moment-là, il était jugé inutile. Tout le monde s’en souvient.
Sibeth Ndiaye, celle que l’ensemble de la presse décrivait comme exerçant des pressions notoires sur les journalistes dont les articles lui paraissaient « trop » critiques, « ne savait pas le porter » (le masque, NDLR). Elle a dû toutefois apprendre avant de devenir secrétaire générale d’Adecco France chargée « des affaires publiques, du juridique, de la communication et des solutions emploi ». Ments, et je t’aiderai.
Depuis quelques jours, le masque, lui, semble revenir sous le feu des projecteurs du ministère de la Santé. L’insipide nouveau ministre, l’urgentiste François Braun est d’ailleurs fier de l’évoquer :
Mon bras ne tremblera pas, s’il faut décider l’obligation du masque…
Un ministre, un de plus, qui fait le malin un peu trop vite. Si les autres membres du gouvernement se contente d’inviter les Français à porter le masque dans les endroits fermés et à forte affluence, ce n’est pas pour des caramels. Depuis la fin août et la fin de l’état d’urgence sanitaire, le gouvernement ne peut plus imposer sa politique autoritaire aussi facilement. Il faudrait alors revoter une nouvelle loi. Un exercice difficile sans majorité absolue.
À cela s’ajoute que le stress croisé et induit par la guerre en Ukraine, la crise énergétique, l’inflation galopante et l’appauvrissement général rendent les Français moins réceptifs au pseudo-danger agité autour du covid. À plus forte raison que les variants du virus se sont enchaînés en trois ans et que ceux qui circulent désormais comme prévu, annoncés par des scientifiques avisés, sont très contagieux mais peu ou pas létal, sauf pour les organismes très fatigués qui ne rencontrerait pas de prise en charge correct et adapté à l’hôpital.
C’est d’ailleurs cette situation qui ne convainc plus grand monde de retourner prendre une nouvelle dose. Une dose que l’on a d’ailleurs arrêté de compter ! Bah oui… À force de toujours nommer « Rappel » la nouvelle piquouse, beaucoup de Français y compris ces aficionados des petits trous dans l’épiderme, ne savent même plus où ils en sont. D’ailleurs, le schéma vaccinal considéré comme complet par les autorités sanitaires n’a pas été remis à jour. On ignore donc un peu le nombre de doses requises pour être considéré « bonne élève ». Et la disparition du Pass vaccinal principal argument pour se faire piquer étant levé, l’engouement s’est presque évaporé.
Ce flou autour des piqûres provoque une belle ironie et un joyeux bordel au sein des hôpitaux, où les soignants dits non-suspendus, ne sont pas forcément à jour de leur schéma vaccinal, alors que les soignants suspendus sans salaires ni allocations sont toujours, eux, suspendus.
Une situation assez unique dans le monde à laquelle les députés n’auront pas la possibilité de mettre un terme aujourd’hui. Alors que France Insoumise (LFI) avait voulu profiter de sa niche parlementaire, il y a quelques jours pour faire voter un texte qui réintégrait les soignants ayant refusé l’injection, le gouvernement avait joué la montre et misé sur une obstruction détestable pour l’éviter.
À l’image de l’urgentiste Mathias Wargon, il est assez simple de résumer le point de vue de la macronie sur la question :
En fait, tout le monde s’en fout des soignants non-vaccinés !
Après les applaudissements à tout rompre dans les villes et les champs, force est de constater que le Monsieur a raison.
Bref… Hier mercredi, à l’Assemblée nationale, le Rassemblement National (RN) a voulu reprendre le texte de LFI pour en finir avec le calvaire de ces personnels laissés à l’abandon depuis plus d’un an et demi. C’était sans compter l’esprit boutiquiers des Insoumis qui ont préféré retirer le texte plutôt que de lui permettre d’être voté par les députés en étant promu par le RN.
La réintégration ne sera donc pas pour demain, et ce, alors même que le géant du business santé Pfizer a dû « réprimander » Bruxelles que la firme n’avait pas fait d’études quant à l’efficacité de ses vaccins sur la transmission du virus. De quoi invalidé définitivement les arguments qui ont servi à mettre au pain sec une partie de ceux qui ont pourtant mouillé la chemise au plus gros de la pandémie. Mais finalement, l’incohérence a toujours été mise sur ce dossier ; une incohérence qui sans majorité absolue est en passe de devenir pour les Français une véritable flagrance.