Réclamée depuis des années par 76 % des Français, Macron renonce à la proportionnelle. Pourtant, il s’agissait d’une promesse de campagne.
« Plus rien n’explique les tergiversations et les renoncements d’Emmanuel Macron et du gouvernement sur la proportionnelle. » Marine Le Pen a perçu dans le refus de la proportionnelle une énième trahison et a estimé que les Français « ne se sentent plus représentés ». Le scrutin majoritaire n’est en effet pas favorable au parti de Marine Le Pen, puisque le parti qui a rassemblé 11 millions d’électeurs à la présidentielle de 2017 ne possède même pas de groupe parlementaire à l’Assemblée nationale.
Selon Libération, Macron aurait déclaré que le scrutin pour élire les députés à l’Assemblée nationale resterait le même. En avril 2019, en pleine crise des gilets jaunes, le chef de l’Etat avait fait un pas dans le sens de la proportionnelle et assurait vouloir une dose de proportionnelle à 20 %.
Ce revirement du pensionnaire de l’Elysée a déplu à François Bayrou. Le président du Modem a déclaré dans une interview au Figaro qu’il « faut demander aux Français ce qu’ils pensent de la proportionnelle par référendum ». Il a même été plus loin en annonçant que « la composition du Parlement avec l’hégémonie d’un seul parti est tellement déconnectée de la réalité du pays, qu’un très grand nombre de citoyens s’en détournent ».
Ifop donne 76 % des Français en faveur de la proportionnelle
A la question posée par Ifop sur son sentiment par rapport à la mise en place d’un mode de scrutin à la proportionnelle pour les prochaines élections législatives de 2022, le panel envisage favorablement l’adoption de la proportionnelle pour 76 %. Ils sont même 20 % à être tout à fait favorable à la mise en place de ce scrutin et 78 % parmi ceux qui ont voté pour Marine Le Pen à l’élection présidentielle de 2017.
Le mode de scrutin à la proportionnelle serait en effet très favorable au parti de Marine Le Pen. Le président du groupe LREM à l’Assemblée nationale, Christophe Castaner, s’inquiétait de voir arriver une centaine d’élus du Rassemblement national dans l’hémicycle en 2022.