Une magistrate présidente de la cour d’assises des Yvelines a été agressée lundi à son domicile. La victime a été blessée au niveau de la tête par un tir d’arme non identifié. Elle présente plusieurs fractures au niveau du visage. Deux personne sont activement recherchées. Une enquête a été diligentée pour tentative d’assassinat.

Yvelines: une magistrate agressée à son domicile I AFP/ANNE-CHRISTINE POUJOULAT
C’est un tweet de la ministre de la Justice Nicole Belloubet qui a médiatisé l’événement. Lundi matin, aux alentours de 9h40, la présidente de la cour d’assises des Yvelines a été agressée à son domicile. Selon nos informations, c’est son fils qui a appelé le 17 pour alerter. La victime, blessée au niveau de la tête, est toujours hospitalisée. Mais le pronostic vital n’est pas engagé, a indiqué une source proche de l’enquête à Quotidien Libre. Le type d’arme utilisé n’est pas encore identifié, a indiqué hier soir le procureur de la République de Versailles mais selon certaines sources, il pourrait s’agir d’une arme de type LBD (lanceur de balle de défense) Une enquête a été ouverte du chef de tentative d’assassinat et confiée à la section de recherche de la gendarmerie de Versailles.
Selon les premiers éléments de l’enquête, deux individus casqués et circulant à moto se sont présentés à son domicile et ont sonné à l’interphone. Ayant ouvert une fenêtre, la victime a alors essuyé un tir d’arme de poing à ce jour non identifiée, dirigé vers son visage, a indiqué le procureur de la République de Versailles. Prise en charge par les secours, elle présente plusieurs fractures au niveau du visage. Les investigations se poursuivent en vue d’identifier et d’interpeller les auteurs des faits actuellement en fuite, et de déterminer les motifs de l’agression, à ce jour inconnus.
Indignation du monde judiciaire
On constate une progression très inquiétante des outrages à l’audience et une perte progressive d’autorité pour ces fonctions, a déclaré Béatrice Brugère, secrétaire générale du syndicat Unité Magistrats FO à nos confrères du Parisien. C’est un phénomène qui doit alerter au regard du peu de protection accordée aux magistrats et des moyens ridicules dédiés à leur sécurité.
Face à cette situation, il y a une absence de réaction ou de prise de conscience du corps lui-même et de la Chancellerie. Il est regrettable qu’il faille attendre un accident grave pour réagir.
L’agression a aussi suscité l’émoi au palais de justice de Paris, où se poursuivait lundi le procès de Patrick et Isabelle Balkany. A l’ouverture de l’audience, le président de la 32e chambre correctionnelle, Benjamin Blanchet, a évoqué l’agression:
Elle a reçu une balle de flashball dans l’oeil, tirée à bout portant. Le tribunal dans son ensemble a une pensée pour elle. Il a aussi rappelé l’urgence du règlement de la protection des magistrats dans l’exercice de leur fonction.
L’ancien bâtonnier Pierre-Olivier Sur, qui défend Isabelle Balkany, a lui aussi exprimé son émotion avant le début des plaidoiries. La magistrate a été nommée à Versailles en août 2015, après avoir été vice-présidente du tribunal de grande instance (TGI) de Nanterre. La semaine précédant son agression, elle présidait à Nanterre -juridiction qui dépend de Versailles- un procès à la cour d’assises des mineurs. Ces derniers mois, elle a notamment présidé le procès d’un animateur accusé de viols et d’agressions sur des enfants, et celui d’un homme accusé d’avoir assassiné sa femme…