Le président chinois Xi Jinping est arrivé ce lundi à Paris, où Emmanuel Macron espère le convaincre d’adhérer de manière coordonnée avec les Européens à un nouvel ordre international, tâche délicate au vu des ambitions diplomatico-commerciales de Pékin et de la division du vieux continent.

Le président Emmanuel Macron (d) et le président chinois Xi Jinping (g), le 24 mars 2019 à Beaulieu-sur-Mer I POOL/AFP / JEAN-PAUL PELISSIER
Gouvernance mondiale, règles commerciales, respect de l’environnement, investissements… Le titan chinois est en train de changer la face du monde en investissant massivement un peu partout, notamment dans ses nouvelles routes de la soie. Emmanuel Macron aimerait cadrer ce bouleversement et trouver une position européenne commune pour y faire face. Dans un entretien accordé à nos confrères de Nice-Matin, Emmanuel Macron estime que la relation entre nos deux pays est un des éléments de recomposition d’un nouveau multilatéralisme, aujourd’hui malmené, notamment par le président américain Donald Trump. Arrivé dimanche d’Italie, Xi Jinping, après un crochet par la principauté de Monaco et une nuit dans le prestigieux hôtel Negresco à Nice, a foulé le tapis rouge de l’Aéroport Charles de Gaulle juste avant 11h00 en fin de matinée. Il sera formellement accueilli sous l’Arc de triomphe par Emmanuel Macron à 15h30. La visite sera l’occasion, comme à chaque rencontre, de signer des contrats commerciaux ou autres accords de coopération. Les deux chefs d’Etat vont s’exprimer devant la presse en fin d’après-midi avant un dîner d’Etat protocolaire, après avoir eu un dîner privé sur la Riviera avec leurs épouses dimanche soir, occasion d’avoir un premier échange informel, a commenté M. Macron. Mais l’aspect le plus important de cette visite d’Etat aura lieu demain mardi au matin, quand les deux dirigeants seront rejoints au palais de l’Elysée par la chancelière allemande Angela Merkel et le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker.
Car Emmanuel Macron souhaite un réveil européen face à Pékin. Le président français ambitionne que cette réunion permette de travailler à une définition en commun d’un nouvel ordre international, a-t-il dit à Nice-Matin.
Mais l’Union européenne, gigantesque et appétissant marché, n’a pas de ligne politique claire face à Pékin et certains pays ont déjà commencé à céder aux sirènes chinoises. Depuis plusieurs années déjà, Pékin travaille au corps les pays d’Europe centrale, dans le cadre du format 16+1. La Chine a aussi investi dans plusieurs actifs stratégiques de pays membres, comme le port du Pirée en Grèce, ou le fournisseur historique d’électricité portugais. La Chine a un projet politique de fracturation de l’Union européenne a dénoncé aujourd’hui la tête de liste écologiste française aux élections européennes, Yannick Jadot.
La Chine ne parle jamais à l’Union européenne, mais aux dirigeants européens individuellement, et elle achète systématiquement la complaisance des dirigeants européens.