Alors qu’une motion de censure était à seulement 9 voix de renverser le gouvernement, Emmanuel Macron mise toujours sur la violence. Une sale habitude depuis 6 ans.

Qu’on se le dise, la Première ministre, Élisabeth Borne et son teint « terracota », reste en place pour l’heure. Et le président de la République, distant jusqu’à présent, prendra la parole ce mercredi à 13H00, quand les Français sont au boulot, sauf probablement son électorat.
Mardi matin, le chef de l’Etat recevait, entre deux petits fours, Elisabeth Borne et la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, ainsi que les présidents de groupes parlementaires de la majorité, avec les ministres concernés par la réforme des retraites. Nous citons notamment le bon toutou de la macronie Olivier Dussopt, le ministre de l’Economie Bruno Le maire, le « Rapetou » Gabriel Attal et Franck Riester aussi fantomatique que pâlot.
Les deux présidents de la Chambre basse (Assemblée nationale) et de la Chambre haute (Sénat) déjeunaient ensuite avec Emmanuel Macron. Entre deux coup de fourchette, les consultations en pagaille ont dû fuser pour prendre la température.
Depuis le recours au 49.3, des manifestations non déclarées et des incendies volontaires ont lieu dans les grandes agglomérations françaises; à Paris notamment où l’amoncellement des poubelles offre l’opportunité joyeuse d’allumer des grands feux. Un chaos urbain, un « bordel » somme toute relatif et des mobilisations finalement assez faibles, numériquement parlant. Il s’agit là plutôt d’un désordre exagérément amplifié par certains médias et une majorité pleurnicharde. De quoi permettre à Emmanuel Macron de se présenter cyniquement en recours, incarnant ainsi un parti politique de l’ordre. Un parti politique à la notoriété discutable.
Après l’affrontement parlementaire, les mobilisations syndicales seront scrutées de près, notamment celle du jeudi 23 mars, considérée comme une nouvelle journée de grève.
Contre toute attente, la dissolution de l’Assemblée nationale demeure hypothétique, en tout cas à court et moyen terme. Le remaniement ministériel pourrait être plus rapide, mais reste aussi incertain. Les basses manœuvres du président de la République ne visent pas l’apaisement, mais sa propre survie politique. Son désintérêt pour la crise sociale en cours et son mépris crasse des Français semblent se révéler un peu plus encore et pourrait atteindre un pic certain avec sa prise de parole à 13H00.
Un chef d’Etat suffisant, arrogant donc, face à des oppositions clairsemées qui ne réclament qu’une chose : le retrait simple de la réforme des retraites. Si la motion de censure signée LIOT a remporté 278 suffrages, il s’agit de garder à l’esprit que la majorité des votants de ladite motion ont fait élire Emmanuel Macron.
Les opposants disposent désormais d’une dernière cartouche : le référendum d’initiative partagée. Après la motion de censure, plus de 250 députés et sénateurs ont signé une proposition de loi en faveur de ce référendum qui vise l’âge légal de départ à la retraite à 62 ans. Un referendum qui est loin d’être une solution miracle. En l’état, il faudra recueillir près de 5 millions de soutien d’électeurs, ce qui semble largement possible. MAIS viendra ensuite de se pencher sérieusement sur le référendum, à proprement parler, avec une campagne, si tel est le cas. Cela prendra du temps, beaucoup de temps, avec notamment des vérifications d’usage du Conseil constitutionnel et le processus législatif adapté. Un tel scrutin ne devrait donc pas être soumis au vote des Français avant septembre 2025. Et en cas de vote favorable, il faudrait alors revenir sur la loi appliquée. Bon appétit !