De l’huile sur le feu pour certains, un discours hors-sol pour les autres… L’intervention d’Emmanuel Macron n’a pas vraiment convaincu. Souvent avec mauvaise foi, le président de la République a réaffirmé son intention de suivre son plan ou son « pacte », au mépris de la vie des Français.

Ni dissolution, ni remaniement, ni fléchissement. L’homme qui a toujours envie « d’emmerder » les Français a parlé. Et sans surprise, il persiste dans son mépris. Deux jours après le rejet de la motion de censure contre le gouvernement à l’Assemblée nationale et le passage en force de la réforme des retraites à coup de 49.3, n’est pas au goût de tout le monde.
Après six soirs consécutifs de rassemblements et autres protestations plus ou moins mouvementés ici et là, des manifestations sont encore prévues pour maintenir la pression. Un grand événement a lieu ce jeudi 23 mars, alors que des grèves diverses et variées ponctuent déjà le territoire, notamment dans les raffineries.
Face à cette situation, Emmanuel Macron, s’est imposé à la télévision plus d’une demi-heure. Une tribune sur les deux premières chaînes de télé, suivis essentiellement par des Français déjà à la retraite. Bah oui… Les autres étant au turbin. Mais nous avons la chance de concilier l’utile à l’agréable pour livrer ici ce qui s’apparente à une supercherie télévisuelle. Si nos « vieux » voient encore en Macron le gendre idéal, les autres n’ont pas été convaincu par le soporifique exercice présidentiel mené difficilement par les journalistes de France 2 et TF1, Marie-Sophie Laccarau et Julian Bugier. Ce dernier a littéralement dégouliné de transpiration tout le long de la litanie macroniste. Confessons que le président de la République a l’habitude de faire suer.
Dans ce cadre, les démonstrations d’opposition à l’égard de sa sainte politique le laisse peu ou prou de marbre. En effet, le chef de l’Etat a réaffirmé sa confiance en sa Première ministre, Elisabeth Borne, bornée à vouloir élargir la majorité pour éviter l’immobilisme ; un immobilisme qu’Édouard Philippe, ancien locataire de Matignon, a récemment qualifié d’assurance pour le déclassement, auquel toute la clique gouvernementale a déjà largement contribué par son action.
Ce désir d’élargissement voulu par le président de la République vise bien sûr à glaner quelques députés dans les rangs de ce qu’il nomme la droite républicaine; des députés voire des élus qui auront sagement voté en faveur de la réforme et contre la motion de censure. Les républicains étant dans un état de mort cérébrale avancée, le coup de grâce pourrait s’abattre plus rapidement que prévu.
Oui, un entretien obséquieux, poussif et mal ficelé, au cours duquel le chef de l’Etat s’est senti obligé d’appuyer l’extrême et incontournable nécessité de mener à bien la réforme dont « il aurait pu se passer ». Justifier ses besoins par l’état des comptes publics, tout en osant affirmer que le programme des oppositions à la réforme se résume à une simple politique de déficit, est particulièrement ordurier.
Une belle inversion accusatoire. Car si ce texte a pour but de faire entrer quelque 17 milliards d’euros par an d’ici à 2030, la somme est à comparer avec le trou de la dette française creusé par Jupiter lui-même depuis son arrivée aux responsabilités; une dette qui s’élève autour de 1.000 milliards d’euros. Le président a été contraint de l’assurer dans son entretien, tout en le justifiant par des cas de force majeure, tel que le Covid-19, la guerre en Ukraine ou encore l’inflation. Un coup de baguette magique qui fait fi de son entière responsabilité et de ses choix coûteux clairement toxiques pour la France, à l’image des confinements et des fermetures d’entreprises qu’il a fallu financer durant toute la crise sanitaire.
Le président a, toute honte bue, laissé entendre que ses largesses de l’État – que les Français paient déjà lourdement – ont fait oublier à certains le principe de réalité. Autre élément fort de café, l’explication consistant à dire que sa « generosité » – pour mettre à contribution les énergéticiens – a permis de limiter les augmentations des prix de l’énergie. C’est à cette seule occasion que le président de la République aura prononcé le mot « européen », histoire de ne pas laisser entendre que cette réforme des retraites, si chère à ses yeux, était en fait dictée par Bruxelles.
A plusieurs reprises, Emmanuel Macron, a expliqué aussi vouloir réindustrialiser la France et relancer son économie. Il n’a toutefois pas précisé si c’était son objectif. Souvenons-nous que le chef de l’Etat a vendu, tel un « goret », tous les savoir-faire français à l’image d’Alstom depuis qu’il grenouille dans les arcanes du pouvoir. C’est dit.
Vous l’aurez compris, le président de la République n’aura donc pas raté une seule occasion de mépriser les Français. Pas de quoi apaiser le pays face à un président qui a l’outrecuidance et la vulgarité d’imposer à ses électeurs ce qu’ils ne souhaitent pas. Un pays fracturé, un pays meurtri que l’ancien banquier n’écoute jamais, comparant certains rassemblements populaires à la prise du Capitole aux États-Unis.
De parles en paroles, le président s’est débrouillé d’aborder le sujet des blocages, à plusieurs reprises, pour les estimer illégaux, sans être obligé de reconnaître qu’il avait visiblement un problème avec le droit de grève. Fait drolatique, s’il en est, il a également bien conscience que la colère populaire n’est pas uniquement en rapport avec la réforme des retraites. Ses méfaits vont bien au-delà et il le sait. Et puis « la foule qui manifeste n’a pas de légitimité face au peuple qui s’exprime à travers ses élus ».
Enfin, le chef de l’Etat s’est paré d’un soupçon de courage politique, pleutre en réalité, expliquant ainsi mener à bien cette réforme impopulaire alors même qu’il ne cherche pas à être réélu, puisque la Constitution ne lui permet pas. Une phrase prononcée rapidement qui soit dit en passant, a de quoi inquiéter sur ses intentions réelles futures.
Bien sûr, l’entretien a laissé le temps de condamner les violences des manifestants et les prétendues agressions de parlementaires du mouvement présidentiel. Des violences sur lesquelles Marie-Sophie Laccarau a voulu s’appesantir demandant : « à quand, un retour à l’ordre ? » Mais la stratégie politique du pouvoir va laisser s’envenimer les évènements, pour ensuite frapper plus fort et peut-être décider d’une dissolution afin de rassembler dans ses rangs le tant attendu « parti de l’ordre »
En attendant, le texte de la réforme des retraites est actuellement examiné par le Conseil constitutionnel. Certains de nos confrères laissent honteusement entendre que Laurent Fabius, son président, pourrait faire craindre un revers à Emmanuel Macron. Ne soyons pas naïfs, les restrictions liberticides que les Français ont subi autour du covid-19, ont été validé… par la rue de Montpensier.