En visite d’État de trois jours en Chine, Emmanuel Macron suit la 11e journée de mobilisation contre la réforme des retraites depuis Pékin. D’après nos informations, même à l’étranger, il observe le contexte social et politique en France. Le président de la République est-il dans l’impasse ?

Entre 600.000 et 800.000 manifestants devraient battre le pavé ce jeudi dans toute la France, à l’occasion de la 11e journée de mobilisation contre la réforme des retraites. Une journée que suit de près Emmanuel Macron, depuis la Chine où il poursuit sa visite d’État.
Le président de la République ne s’attend pas à une mobilisation exceptionnelle ce jeudi. Un conseiller relativise : « Il y aura, à ses yeux, du monde dans la rue, mais beaucoup moins que lors de certains conflits précédents. » Il relève aussi la baisse du taux de grévistes. « Qu’on ne vienne pas nous expliquer que le pays est totalement à l’arrêt », lâche-t-il.
Pourtant, la colère est bien descendue dans la rue ce jeudi. Aux alentours de 16H00 la brasserie « La Rotonde » a été la cible de projectiles et a dû être protégée par les forces de l’ordre. L’auvent de l’établissement a été incendié par des éléments radicaux.
Souvenons-nous, arrivé en tête du premier tour de l’élection présidentielle en 2017, l’ancien ministre de l’Economie avait convié son cercle le plus proche à fêter sa qualification dans cette célèbre brasserie parisienne. « Vous n’avez rien compris à la vie », avait alors lancé Emmanuel Macron à plusieurs journalistes venus suivre cette soirée électorale. Aujourd’hui, « La Rotonde » est devenue, malgré elle, un symbole détesté des manifestants venus marcher contre la réforme des retraites.
A cette heure, le président maintient toujours sa confiance envers Élisabeth Borne et fera le dos rond jusqu’à la décision du Conseil constitutionnel, comme si le temps était suspendu jusqu’au 14 avril, confie un de ses proches en ajoutant qu’après cette date, le chef de l’État aura des décisions à prendre. Des noms circulent déjà pour remplacer la Première ministre, de plus en plus contestée par les Français, qui la trouvent « arrogante », « autoritaire » et « inquiétante » d’après un sondage Elabe pour BFMTV, il y a quelques jours.
Macron souhaite revoir les syndicats pour parler d’autres sujets
Emmanuel Macron souhaite, par ailleurs, revoir les partenaires sociaux mais pour parler d’autres sujets que les retraites : accompagnement des jeunes dans la vie professionnelle, usure au travail, formation ou encore gestion des carrières. Il imagine aussi s’exprimer une nouvelle fois devant les Français pour fixer la feuille de route. Il rêve.