Cris de colère, incendies, manifestations… La France de Macron hurle son désespoir. De son côté, le président de la République s’enveloppe de son habituel mépris, au risque de provoquer un drame.

Après la souffrance sourde, la colère bruyante des Français se poursuit devant l’obstination d’un chef d’Etat dénué d’empathie. Froid, calculateur, Macron aura décidément été à l’origine de toutes les vexations contre les Français depuis son arrivée au pouvoir.
Alors qu’il promettait en grande pompe l’avènement d’une start-up nation, le déclassement du pays n’échappe plus à personne. Et pour se justifier, le pouvoir en place utilise salement la conjoncture, l’inflation, la guerre en Ukraine… Bref, une rhétorique qu’il convient de démonter sans relâche.
Les décisions politiques toxiques du gouvernement, à vouloir démanteler peu à peu le parc nucléaire sans aucune alternative fiable, ont engendré une crise énergétique sans précédent. Une crise de l’énergie accompagnée d’une autre décision politique européenne. Celle d’enchaîner les trains de sanctions contre l’Est et la Russie, engendrant ainsi une privation définitive de gaz et de pétrole russe.
Nous le savons tous les jours, cette crise a entraîné une inflation lourde que subit les Français. Une inflation que les banques centrales tentent de combattre en toute logique par l’augmentation des taux, et qui finit par écraser l’autre flanc de la population.
Le carburant n’échappe pas non plus à la règle. Certains dépassent même les 2 € par litre dans une grande partie du territoire. On est loin de la promesse de TotalEnergies. La France s’énerve d’une situation économique effondrée dans une société particulièrement violente, où le délitement des services de l’État crève les yeux, au point que la population n’espère presque plus rien de la justice, encore moins de la police.
Cette rupture latente, Macron l’a consommé avec gourmandise dès son arrivée au palais de l’Élysée. Il s’y confine depuis, réfugié tel un laquais dans le triangle d’or de la capitale, loin du peuple qu’il méprise avec toujours plus d’audace et d’évidence. Ses Français qui vivent sous une épée de Damoclès, les pieds devant une dette abyssale creusée avec opiniâtreté par le Mozart de la finance. Celui-là même qui aura bouclé le pays dans la sinistre période du Covid-19 tout en fermant des lits d’hôpitaux, et qu’il finira par mettre à sac. Les envois délirants d’armes à l’Ukraine auront ainsi augmenté à 1.000 milliard d’euros la facture des générations futures. Le feu à la rue semble être une réponse.
Ceux qui pensent que la révolte se niche dans le texte de la réforme des retraites se trompent. Ce n’est que la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Une limite qui va trop loin. Une vexation grossièrement passée en force par l’outil devenu indispensable du pouvoir : le 49.3. Et pour ne pas rester sourd à la vindicte populaire, Emmanuel Macron, envoie ses émissaires, sa police, qui souffre des mêmes mots que le reste de la société. Appauvrissement, dépression, perte de sens… En macronie, tout le monde est logé à la même enseigne, pourvu que beaucoup l’ignorent.
Le sentiment d’injustice est quasi omniprésent, oui. Ainsi, les manifestations se succèdent tour à tour en France, à l’image de la 10e mobilisation qui se prépare ce mardi 28 mars. Serons-nous de nouveaux spectateurs des scènes de violence que connaît déjà la France ? Si les grèves, somme toute louables, ajoutent leurs effets au chaos, les poubelles servent facilement de combustible, et les Français, en plus des manifestants et des forces de l’ordre sont en danger.
Cette fois, les choses sont allées trop loin. Les violences qui font parler l’Europe – la visite de Charles III remise aux calendes grecques et l’annulation du marathon international de Paris – auront du mal à s’arrêter sans une réponse politique intelligente et démocratique du pouvoir. Macron n’ignore pas la portée incandescente de son geste. Mais son obstination et son orgueil ont rendu la situation très complexe. Quatre années le sépare de la fin de son quinquennat. Quatre longues années. S’en lavant les mains, Macron rejette la faute sur sa Première ministre, pourtant placée là pour exécuter ce que les Français n’ont pas voulu. Élisabeth borne a affirmé qu’elle n’utiliserait plus le 49.3 en-dehors des textes budgétaires. Et bien entendu, nous allons la croire ?!
La violence des affrontements ayant eu lieu à Sainte-Soline le week-end dernier, dans le cadre de la protestation du projet des méga-bassines ont sans doute donner le goût soufré du prochain stade des heurts dans les mobilisations contre la réforme des retraites. Une flambée inquiétante, au parfum de guerre civile qui pourrait remplir un rôle bénéfique pour Macron. Celui de catalyser une union autour de lui, une sorte de « Renaissance » du parti de l’ordre, centriste et autoritaire, qui devrait laisser le président de la République envisager une dissolution pour rafler une majorité absolue. Une erreur sans nul doute, alors même qu’il incarne le premier pyromane de France.