Après un lundi compliqué pour les ministres sur le terrain, Emmanuel Macron s’est rendu à Vendôme (Loir-et-Cher) pour aborder la question des déserts médicaux, loin, très loin des manifestants. Une erreur.

Ce fut un lundi compliqué pour les ministres envoyés sur le terrain. Pap Ndiaye à Lyon, François Braun à Poitiers, Eric Dupond-Moretti dans la Sarthe… Tous ont reçu un comité d’accueil véhément lors de leurs déplacements. Dans la soirée, seule la ministre de la Culture Rima Abdul-Malak a eu le cran de s’expliquer en direct, lors de la cérémonie des Molières. Une leçon pour la macronie.
Le chef de l’Etat, lui, était à Ostende (Belgique) pour un sommet consacré au développement de l’éolien en mer. Il a déclaré vouloir « continuer de se battre sur les grands projets du pays, les grands chantiers », dans la lignée de sa stratégie des « 100 jours pour relancer la France ». Des manifestants l’ont également accueilli à son arrivée outre-Quiévrain.
Ce mardi, Emmanuel Macron était à Vendôme (Loir-et-Cher) pour échanger avec le personnel soignant sur « les problématiques d’accès aux soins, d’attractivité de la profession et de formation », selon l’Elysée, dans un contexte de désertification médicale croissante sur le territoire. Il a été accueilli par un concert de casseroles, même si les centaines de manifestants venus perturber sa visite ont été tenus bien à l’écart du président.
Si je m’arrête, ça ne va pas faire avancer le pays
déclare le locataire de l’Elysée.
Dans le cadre de sa visite à Vendôme, le président est revenu sur la manière dont lui et ses ministres sont chahutés depuis plusieurs jours.
Il faut regarder la vie de nos compatriotes et pas le décor. Si je m’arrête et que je regarde le décor avec vous, ça ne va pas faire avancer le pays
a-t-il observé.
Et d’ajouter : « Je respecte toutes les colères et tous ceux qui s’expriment », a assuré le chef de l’État. Avant de critiquer, à nouveau, les « casserolades » : « J’ai jamais considéré que couvrir de sa voix ou d’ustensiles la voix des autres est un signe de respect ». « Je n’ai pas le sentiment que vous avez des millions de compatriotes dans nos rues aujourd’hui », a-t-il encore estimé.
Pourtant, Emmanuel Macron devra obligatoirement discuter avec les opposants à la réforme des retraites pour faire avancer la France, tintamarre ou pas. « Lourde est la sentence pour qui fait la sourde oreille et ne pense. »