Le projet de loi « Pour une école de la confiance », qui instaure la scolarité obligatoire dès trois ans, crée un nouvel organisme d’évaluation des politiques éducatives ou encore modifie des écoles formant les enseignants, est présenté mercredi en conseil des ministres.

Le ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer, à Paris le 30 octobre 2018 I AFP/Archives / LUDOVIC MARIN
Peu après son arrivée rue de Grenelle, le ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer avait indiqué ne pas vouloir de « loi Blanquer ». Mais l’abaissement de l’âge de l’instruction obligatoire à trois ans (contre six actuellement), prévu pour la rentrée 2019, a rendu nécessaire la rédaction d’un texte de loi, qui regroupe en fait plusieurs mesures. Actuellement 97,6% des petits âgés de trois ans sont déjà scolarisés (et quasiment 100% des enfants de 4 et 5 ans). La mesure aura donc un effet sur quelque 26.000 enfants de trois ans, qui ne fréquentent pas l’école actuellement, et sur « l’assiduité » des petits élèves, selon le ministère. Les collectivités auront l’obligation de participer aux dépenses de fonctionnement des maternelles privées. Certaines le font déjà mais ce sera désormais obligatoire. Le projet de loi, qui passera devant le Parlement au printemps, réforme aussi les écoles supérieures du professorat et de l’éducation (Espé), créées en 2013 par le ministre d’alors Vincent Peillon. Ces écoles, qui forment les enseignants de la maternelle au lycée, seront remplacées par des Instituts nationaux supérieurs du professorat (INSP). Les directeurs seront nommés par arrêté conjoint des ministres de l’Education et de l’Enseignement supérieur. Jusqu’ici, cette nomination se faisait sur proposition du conseil de l’Espé. En octobre, le Snes-FSU, premier syndicat dans le secondaire, avait dénoncé une « reprise en main par le ministère de la formation des maîtres ». La réforme de la formation des enseignants est en discussion: contenu des formations et unification de ces contenus, place du concours dans le cursus (il se passe actuellement en fin de première année du master).
Les syndicats s’inquiètent également, entre autres mesures, du recrutement des assistants d’éducation (les surveillants), qui pourront se voir confier des fonctions d’enseignement s’ils préparent les concours de l’enseignement. Autre sujet qui fâche: le remplacement du Cnesco (Conseil d’évaluation du système scolaire) par un Conseil d’évaluation de l’école. Le Cnesco avait été créé sous le précédent quinquennat pour évaluer le système scolaire français en s’appuyant souvent sur des exemples tirés de ce qui se fait à l’étranger.