Une huitième journée d’action ce mercredi 15 mars à l’appel de l’intersyndicale et des mobilisations qui s’essoufflent dans toute la France. La commission mixte paritaire a validé la réforme des retraites à 64 ans.

Après les manifestations record du 7 mars, et une journée de mobilisation moins suivie samedi, l’intersyndicale a appelé à une huitième journée d’action contre la réforme des retraites ce mercredi, jour où députés et sénateurs se sont accordés sur le report de l’âge de la retraite de 62 à 64 ans dans le cadre d’une commission mixte paritaire, avant un vote dans les deux chambres jeudi.
Pour l’intersyndicale, il s’agissait de peser une ultime fois sur le vote des députés, alors que la majorité n’est pas acquise au gouvernement, ce qui pourrait le pousser à recourir à l’arme constitutionnelle du 49.3, permettant une adoption sans vote.
À 15H00 le nombre de manifestants s’élevait selon les données transmises par les préfectures à environ 207.000 personnes dans les rues contre 532.000 le mardi 7 mars et 152.000 samedi 11 mars. Dans le cortège parisien, les représentants syndicaux ont expliqué s’attendre, ce mercredi, à une mobilisation en deçà des records enregistrés le 7 mars, mais tout de même en hausse par rapport à ce samedi 11 mars. «On sera au moins au niveau du 19 janvier, voire plus», a noté le patron de FO, Frédéric Souillot, quand son homologue de l’Unsa, Laurent Escure, a dit s’attendre à une fréquentation «deux à trois fois plus importante que samedi (368.000 ndlr)».
Pour ce qui a été l’ultime baroud des syndicats avant le vote de la réforme, les services de renseignements attendaient entre 650.000 et 850.000 personnes dans les rues de France, dont 50.000 à 80.000 manifestants dans la capitale. Si elle a eu les yeux rivés sur la mobilisation de ce mercredi et a fortiori le vote de jeudi, l’intersyndicale commence déjà à réfléchir à l’après.
Invité de RTL mardi, le leader de la CFDT Laurent Berger avait de nouveau appelé les élus à «regarder ce qui se passe dans leurs circonscriptions, et l’opposition massive des citoyens».
La semaine dernière, l’intersyndicale avait déplacé le débat sur le terrain de la légitimité démocratique, estimant que l’absence de réponse de l’exécutif au puissant mouvement social constituait un «grave problème démocratique», pouvant conduire à une situation «explosive». Elle avait demandé à être reçue par le président de la République, et, devant son refus, l’avait mis au défi d’organiser une «consultation citoyenne».