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Letizia Battaglia, photographe de la mafia

La rédaction by La rédaction
19 avril 2022
Reading Time: 2 mins read
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Pendant vingt ans, cette femme engagée issue de la bourgeoisie sicilienne a immortalisé des scènes de crime et leurs victimes. Ce ne sont pas les menaces de mort qui l’arrêteront mais l’assassinat des juges anti-mafia Falcone et Borsellino.

Une grande dame de la photographie s’est éteinte hier, à l’âge de 87 ans. Letizia Battaglia laisse derrière elle près de 600.000 clichés sur la mafia et ses crimes de sang, la corruption et les mille visages de la Sicile, qui frappent tel un coup de poing. Et ce, toujours en noir et blanc, manière, dit-elle «d’être délicate et respectueuse devant la mort, car le noir et blanc génère le silence», ce moment qui suit celui de la violence.

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Clichés d’une autre époque, ces années 1980 et 1990 où l’éthique et la loi n’empêchaient pas encore de publier les scènes ensanglantées jusqu’aux plus «horribles et choquantes». Elle les appelait ses «archives de sang». Car, comme elle le confia en 2019 au Guardian, «avec le recul, j’ai fini par réaliser que j’étais une conteuse qui utilisait des images plutôt que des mots». Une conteuse qui disait mieux que n’importe quel expert ou même juge ce qu’est la mafia.

Issue de la bourgeoisie sicilienne, elle s’en émancipera après un mariage et trois filles, où sont rôle fut réduit pendant vingt ans à celui de femme au foyer. Elle en gardera une puissante fibre féministe. En 1969, à 34 ans, elle aborde le journalisme, à L’Ora de Palerme, un quotidien du soir proche du PCI. Peu après, à Milan, elle prend pour la première fois un appareil photo. Un de ses premiers clichés sera un portrait Pier Paolo Pasolini.

Pendant vingt ans, journaliste à l’affût, et seule femme dans un monde d’hommes, elle capte des scènes de crime et leurs victimes. En 1974, elle crée avec son second compagnon de vie, Franco Zecchin, une agence de photographies à Palerme, puis quelques années plus tard un centre de documentation qui reste aujourd’hui encore une des sources les plus riches des documents sur la mafia. C’est parfois le hasard qui sert son destin, et lui permet de faire un de ses clichés les plus célèbres.

Le 6 janvier 1980, elle est devant ce qu’elle croit alors être un simple accident de voiture à Palerme. Un homme tente de sortir d’une Fiat 500. Il est criblé de balles par un tueur envoyé par la mafia: c’est le président de la région de la Sicile, Piersanti Mattarella, que son frère cadet Sergio Mattarella, l’actuel président de la République italienne, tente encore de sauver. Letizia a un regard direct où, de la composition aux ombres et lumières, du moindre objet présent, chaque détail parle. «Pour créer une vraie grande photographie, il faut travailler dur et être libre. Un bon photographe doit être à l’intérieur de la photographie d’une manière ou d’une autre pour que le spectateur puisse sentir sa présence», estimait-elle.

Ses clichés de mafieux et de leurs victimes lui valent des menaces de mort récurrentes. Ce qui, au moins pendant un temps, ne l’arrête pas, même si elle reconnaît avoir toujours eu peur. Pour autant, elle n’hésite pas à défier le clan de Corleone, quand elle va y exposer de grands portraits de ses victimes sur la place du village. Elle veut obliger le clan à regarder sa violence en face, mais les gens se détournent, de peur d’être vus en train de les regarder.

Sa focale engagée et militante traque tout autant la corruption, et en 1969 elle arrive à photographier Giulio Andreotti en compagnie d’un chef de la mafia Nino Salvo. Un document qui ne sera pas publié, mais qui sera produit au procès d’Andreotti en 2003. Mais elle traque aussi les arrestations d’élus corrompus comme le Chrétien démocrate Vito Ciancimino en 1984, ou celle en juin 1995 de chefs de clan parmi les plus violents comme Leoluca Bagarella de Cosa nostra.

Mais son combat avec son appareil photo prend fin après l’assassinat des deux juges anti-mafia en 1992, ses amis Giovanni Falcone et Paolo Borsellino: pour ce dernier, le 19 juillet 1992, elle est sur place, mais ne photographie pas la scène. Elle n’en a plus le courage. «J’étais désespérée, se souvenait-elle. Il y avait trop de morts. Falcone et Borsellino étaient des symboles d’espoir et de changement, mais je les aimais en tant que personnes. C’était trop pour moi. Je voulais mourir. C’était si douloureux». Elle décidera de ne plus photographier Cosa nostra, et s’en tiendra aux clichés de femmes et de filles. Mais annonçant sa mort hier soir, le maire de Palerme et un de ses grands amis, Leoluca Orlando, a surtout retenu son héritage: «C’était le drapeau de la libération de la ville du gouvernement de la mafia.»

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