Derrière les vertes promesses d’un gouvernement englué de prétextes électoralistes et d’automobiles sans particules, se cachent ainsi le monde pas très écolo’ de l’Intelligence artificielle (I.A.) des GAFAM. [Décryptage]

Elles inondent les publicités et sont censés ne plus polluer l’atmosphère. Qui ? Les voitures électriques, devenues les nouvelles coqueluches des mondialistes verts. Plus de carburant, plus de diesel… cette nouvelle génération de véhicules est désormais l’idéal pour le bobo urbain soucieux de s’offrir une conscience écologique. De quoi faire oublier que les automobiles électriques polluent au même titre que celles à essence. En cause : la fabrication de leur batterie respective composée de métaux rares, leur obsolescence et les besoins croissants en électricité qui pourrait faire exploser la demande. Yannick Harrel, auteur du livre « Automobiles 3.0 » précise le coût environnemental de ces véhicules :
Le nickel, le cuivre, le cobalt, le manganèse, le graphite… L’obtention de ces matières premières appellent d’abord à une prospection, ensuite à l’extraction et enfin aux raffinements,
souligne le chercheur en cyberstratégie.
Tout cela, vous l’imaginez, à un coût. Sans compter qu’il faut aussi acheminer ces métaux rares un peu partout dans le monde. Cet acheminement de matières premières provoque un coût environnemental conséquent que l’on se garde bien de pondérer. Il ne serait pas de bon ton de dévoiler le bilan carbone effroyable d’une telle industrie. Il s’agit là de la face cachée de la transition écologique qui est souvent vue comme une forme de greenwashing (ou verdissage, Ndlr). Beaucoup s’y sont engouffrés.
Voilà de sérieux inconvénients balayés d’un revers de main par les monstres du numérique qui ont, pour leur part, tout à y gagner au détriment de Dame nature. En effet, si pour UBER, Engie ou BlaBlaCar et autres entreprises du secteur automobile, il ne fait aucun doute « que le véhicule connecté, zéro émission, électrique et 100 % autonome sera une réalité dans un horizon proche », c’est plus largement une véritable révolution de la mobilité à laquelle il faut s’attendre en Europe et en France; la mobilité, ce mot fourre-tout qui désigne en réalité une occasion en or pour les GAFAM et autres BAT – l’équivalent chinois des géants du numérique – de mettre la main sur nos déplacements quotidiens. Des déplacements qui pourront être scrutés de près par les monstres numérique eux mêmes grâce à des systèmes déjà connu de géolocalisation. Il suffira d’un clic pour savoir où votre véhicule se situe ; pratique en cas de vols; moins pour la liberté de vivre. A cela s’ajoute le caractère connecté de ces véhicules qui ouvrent la voix au piratage de tous bords. Dans le cadre d’une automobile, les incidences sur la sécurité sont facilement imaginables. Pour autant, la démocratisation des voitures autonomes fait déjà partie des projets à court terme pour les géants du numérique. Pour rouler, ces dernières auront besoin de toute la puissance de calcul des serveurs américains :
L’électromobilité devrait aboutir, à terme, aux véhicules autonomes et connectés, ceux que l’on appelle basiquement les automobiles 3.0, c’est-à-dire électrique, connecté, autonome,
explique M. Harrel.
Là se pose un certain nombre de problèmes. Ces véhicules sont de gros consommateurs de données et de traitements numériques en temps réel. Et dans le cas présent, il faut un certain nombre de serveurs pour faire fonctionner un maillage de véhicules connectés. A partir du moment où vous possédez un véhicule autonome, ils rentrent de facto dans ce que l’on appelle l’IoT (Internet des objets). Ces serveurs ont pour conséquence de réclamer beaucoup d’énergie. Ce qui n’est pas très écologique.
Une énergie débordante loin de la sobriété écologique et des GAFAM qui ne s’arrêtent pas là. Ces derniers ont inventé le mythe de l’autopartage, une sorte de covoiturage amélioré en version voiture autonome. Par exemple, votre voiture dort au garage et des inconnus en ont besoin pour un trajet souhaité ? Elle (votre auto, Ndlr) les conduira toute seule à destination et, en prime, vous serez payé même durant votre absence.
Un autopartage pas si vertueux
Si ces véhicules électriques silencieux et confortables incitent leur propriétaire a multiplié les déplacements de courte distance en voiture au détriment de la marche ou des transports en commun, la promesse de réduction des émissions de CO2 – selon une étude issue de Shift Project, le think tank de Jean-Marc Jancovici – remet les pendules à l’heure. En effet, même en remplaçant « tout le parc de voitures en France métropolitaine par des voitures autonomes, l’autopartage réduirait seulement de 6% l’ensemble du CO2 émis par le secteur des transports ». Yannick Harrel craint que l’on aille trop loin dans les politiques incitatives en faveur des ces voitures électriques :
Je mets déjà en garde l’ensemble de l’industrie automobile contre un ‘Electrogate’. Après le Dieselgate, que nous avons tous connus en France, nous tombons aujourd’hui dans un autre extrême qui est de faire du véhicule électrique la solution unique pour effectuer ses trajets.
Au lieu de prôner une liberté modale, on se dirige vers une obligation modale avec des conséquences particulières et un approvisionnement énergétique outrancier, mais aussi une pénurie de toutes les matières premières précitées.
Finalement, l’intérêt utilitaire des voitures électriques est rarement écologique. Ces nouveaux véhicules connectés, si séduisants soient-ils, devraient permettre d’avancer vers une société sous surveillance, il faut l’avouer, dépendante des énergies produites à l’autre bout de la planète, le tout sous la coupe des GAFAM.