Le retour de Pap Ndiaye a été perturbé par des manifestants lundi soir. Le ministre de l’Éducation nationale a dû rester quelques minutes dans le TGV avant de sortir en évitant les manifestants. Il rentrait d’une visite très chahutée à Lyon.

Rien ne s’est déroulé comme prévu. Et pour cause. Après avoir dû décaler sa visite à l’Institut national supérieur du professorat et de l’éducation (Inspe) à Lyon, le ministre de l’Éducation nationale a été accueilli par des dizaines de manifestants à son retour dans la capitale. Dans la soirée de lundi 24 avril, un « comité d’accueil » muni de casseroles attendait de pied ferme Pap Ndiaye sur son quai d’arrivée, à gare de Lyon. Pour éviter la foule mécontente, le ministre a dû quitter les lieux en toute discrétion.
Plusieurs dizaines de personnes s’étaient réunies, comme le montre cette vidéo publiée par notre confrère Remy Buisine, journaliste chez Brut. sur les réseaux sociaux. Initialement rassemblées sur la place de l’Hôtel de Ville pour un concert cacophonique en protestation contre Emmanuel Macron, un an après sa réélection, une bonne partie d’entre elles s’est ensuite dirigée vers la gare de Lyon. L’objectif était clair : y accueillir le ministre de l’Éducation nationale.
La tension monte à Gare de Lyon alors que le train où se trouve le ministre de l’éducation nationale arrive à Paris. pic.twitter.com/STKLpdNZTc
— Remy Buisine (@RemyBuisine) April 24, 2023
À l’arrivée de son train, les casseroles se sont fait entendre et des huées ont retenti depuis le cortège. Sur les images capturées sur le quai, on peut ensuite voir le ministre attendre de longues minutes dans son TGV. Avant de sortir sous escorte policière pour s’engouffrer dans une issue éloignée des manifestants. Une sortie en toute discrétion, qui clôture une journée particulièrement chahutée pour le ministre.
Le ministre de l’éducation nationale sort sous escorte policière à l’extrémité du train et prend une petite sortie éloignée des manifestants. pic.twitter.com/fTzaUtk2tZ
— Remy Buisine (@RemyBuisine) April 24, 2023
Plus tôt, son déplacement à Lyon avait été largement perturbé par des manifestants. Alors que qu’une centaine de personnes l’attendait en début d’après-midi à l’Inspe, Pap Ndiaye avait décalé sa visite. Notamment mobilisés par un appel sur les réseaux sociaux, les manifestants munis de casseroles, poêles, seaux, sifflets, mais aussi cornes de brume et fumigènes ont forcé une des entrées de l’institut en criant « nous aussi, on passera en force », en référence au 49.3. Les forces de l’ordre les ont repoussés en faisant notamment usage de gaz lacrymogènes pour répondre à quelques jets de projectiles.
La casserole ? Un bon ustensile de contestation depuis plus de deux siècles
Le ministre, lui, ne s’est pas présenté à l’heure prévue. Il dément toutefois toute reculade. Lors d’un micro tendu organisé plus tard au rectorat, il a préféré plaider le changement d’agenda de dernière minute. « Tout cela n’a pas grande importance, l’essentiel est de rencontrer les personnels du rectorat et les élèves professeurs », a-t-il ajouté. Avant de minimiser : « C’est un petit contretemps qui finalement ne change rien. » Plutôt, qui change tout.
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