Les ministres de plusieurs pays européens rétifs à la fin de la vente des véhicules à moteur thermique en 2035 et inquiets du projet de norme automobile antipollution Euro 7, en cours de négociations, se sont réunis lundi à Strasbourg. La semaine dernière, l’Allemagne a bloqué un vote des vingt-sept États membres en ce sens.

Au départ, cette réunion devait être consacrée au projet de la Commission de renforcer les normes anti-pollutions pour les véhicules thermiques. Cette nouvelle norme, appelée Euro 7, se veut plus contraignante et elle s’appliquerait dès 2025, soit beaucoup trop tôt pour un certain nombre d’États inquiets pour l’avenir de leur industrie automobile.
Et c’est d’ailleurs comme cela qu’il faut traduire la volte-face de Berlin sur le vote de la semaine dernière. Un revirement qui amène un autre sujet autour de la table : celui de la motorisation 100% électrique pour les véhicules après 2035. C’était un objectif visé par la Commission européenne, une mesure cruciale du plan Climat européen pour atteindre la neutralité carbone en 2050. Or, la semaine dernière, l’Allemagne s’est finalement opposée au texte qui prévoyait l’interdiction des voitures thermiques pour 2035 et la généralisation de l’électrique, et ce, alors que les vingt-sept États membres auraient dû voter mardi dernier pour entériner cette décision. Le vote de ce qui devait être une formalité a donc dû être reporté.
Des moteurs thermiques alimentés par des carburants de synthèse
Fort du soutien d’un certain nombre de pays, comme l’Italie, la Pologne ou la Bulgarie, réunis à l’initiative de la République tchèque, le ministre allemand des Transports Volker Wissing a essayé d’obtenir des concessions face aux représentants de la Commission. L’Allemagne veut une prolongation pour les moteurs thermiques après 2035, à partir du moment où ceux-ci fonctionnent avec un carburant de synthèse. Une technologie défendue par les constructeurs allemands qui est aussi le prix demandé par Berlin pour accepter de voter en faveur du texte.