Plusieurs centaines de manifestants ont hurlé leur colère devant le ministère du Travail, ce mardi. Ils réclamaient des dispositifs pour lutter contre la précarité des étudiants. Notamment un plan d’urgence de 1,5 milliard d’euros et l’extension du RSA aux moins de 25 ans.
Dans un communiqué commun, les syndicats CGT, FO, FSU, Solidaires sont inquiets. «Pour les étudiants, les lycéens, les jeunes travailleurs, les privées d’emploi, la situation est alarmante et gravissime», soulignent-ils. De nombreuses organisations politiques (Jeunes Écologistes, Jeunes Insoumis, Jeunes Socialistes…) et des syndicats étudiants (Unef, Solidaires étudiant-e-s…) ont appelé à manifester contre la précarité, mardi, partout en France. À Paris, ce sont près de deux cents personnes qui se sont rassemblées devant le ministère du Travail avant de rejoindre le ministère de l’Enseignement supérieur. Deux institutions au cœur des problèmes endurés par cette génération.
Selon l’Observatoire national de la vie étudiante (OVE), 58% des jeunes qui occupaient un emploi en parallèle avec leurs études ont vu leur activité baisser. Cela représentant une perte moyenne de 274 euros par mois. Pis encore, 36% ont tout simplement perdu leur travail lors du premier confinement. Or, avant la crise du Covid, sur les 2,7 millions d’étudiants en France, 20% vivaient déjà en dessous du seuil de pauvreté, soit avec moins de 987 euros par mois.
On est vraiment oubliés dans cette crise sanitaire. Cela s’ajoute à tous les problèmes que l’on pouvait déjà rencontrer. Ce n’est plus possible,
regrette Coline, étudiante présente à la manifestation.
Sur les réseaux sociaux, les vidéos montrant les longues files d’attente estudiantines se sont multipliées, soulevant une vague d’indignation.
Des mesures envers les jeunes jugées insuffisantes
Critiqué pour sa politique, l’executif estime néanmoins avoir entendu le message, en annonçant plusieurs aides. Il va lancer notamment les «chèques psy» et des repas à un euro dans les restaurants universitaires. Par ailleurs, la procédure pour l’obtention de l’aide d’urgence, d’un montant maximal de 500 euros, a été simplifiée. En outre, dans le cadre du plan jeunes du gouvernement, plusieurs aides exceptionnelles seront mises en place pour inciter les entreprises à recruter. Ainsi, celles-ci pourront recevoir jusqu’à 4.000 euros pour l’embauche d’un jeune de moins de 26 ans en CDD de plus de trois mois ou en CDI.
Des mécanismes qui ne vont pas assez loin pour les syndicats. Ils réclament notamment un plan d’urgence de 1,5 milliard d’euros, avec une augmentation immédiate des bourses et des APL (aides au logement). Mais également l’extension du RSA aux jeunes de moins de 25 ans.