Les douces températures du printemps et les premières couleurs de la garrigue invitent à la marche contemplative. Du Frioul à la Côte Bleue, voici nos trois bons plans avec panoramas étourdissants.
L’archipel du Frioul – Cap sur les îles Ratonneau et Pomègues au large de Marseille. Depuis le Vieux-Port, on embarque sur une des navettes maritimes qui traversent la rade d’un bleu étincelant. On admire la basilique Notre-Dame-de-la-Garde qui jaillit de la ville enchâssée dans les collines, l’île d’If et son château où plane l’ombre d’Edmond Dantès. Après l’accostage au port du Frioul, le chemin sillonne entre les arêtes calcaires de l’archipel en pierre sèche qui s’étire sur près de 5 km. Hachées de petits vallons, de criques et de pointes qui s’évanouissent dans la mer, les îles Ratonneau et Pomègues, reliées par une digue, esquissent un décor lunaire et aride où s’est adaptée une végétation halophile. Au printemps, l’astragale de Marseille et le lis des sables fleurissent dans les failles des rochers. Leurs notes jaunes et blanches réjouissent le regard des marcheurs bercés par le ricanement des goélands leucophées, seigneurs de ces îles.
La montagne Sainte-Victoire – Le monument de pierre vénéré par Cézanne n’en finit pas d’hypnotiser les marcheurs. On l’aborde par le sud pour se délecter de son plissé majestueux. Depuis le parking de Deux Aiguilles, près de la maison de Sainte-Victoire, un sentier de terre rouge se faufile à travers la garrigue, au pied de la montagne. En marchant vers l’ouest, les yeux rivés sur les volutes de pierres, on aperçoit bientôt La Croix de Provence, objectif de la randonnée. Le paysage semble s’entrouvrir alors que l’on distingue les douces crêtes des Costes Chaudes parcourues par le célèbre sentier Imoucha. On le rejoint par le Pas de l’Escalette peu avant d’arriver au Prieuré de Sainte-Victoire, lové entre les rochers à 900 mètres. Sur le site d’un sanctuaire du XIIIe siècle, voilà une chapelle et un refuge non gardé propices au recueillement. La Croix de Provence n’est plus très loin. À 946 mètres, le site offre par temps clair une vision à 360°, des Alpes au Luberon, des Alpilles à la Sainte-Baume, sous une brise légère.
La côte Bleue – À l’abri du mistral, la côte à l’ouest de Marseille, entre le quartier de l’Estaque et la commune de Carro, est un secret bien gardé. Ciselée de criques et de petits ports de pêche, elle révèle un relief moins vertigineux que celui des calanques mais un charme certain et une fréquentation plus confidentielle. Au départ de Niolon, un sentier en balcon au-dessus de l’eau joue les montagnes russes face à la baie de la cité phocéenne où surgissent les îles du Frioul. Cistes, genêts et chênes kermès ponctuent l’itinéraire tout comme quelques viaducs empruntés par le train régional. Pour une baignade ou une pause pique-nique, on choisit l’irrésistible calanque de l’Erevine et ses galets blancs qui claquent sur une eau couleur cyan. Plus loin, les pins penchés et la roche ocre annoncent le petit port de Méjean. La balade s’achève à Ensuès-La Redonne aux eaux émeraude. Notre conseil ? Grimper dans le train en gare de Marseille, descendre à Niolon et repartir de La Redonne pour éviter une marche retour et contempler une dernière fois la rade de Marseille.
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