C’est la plus Américaine des Bleues: le quart de finale contre les Etats-Unis est fait pour la capitaine Amandine Henry, qui a joué un an et demi à Portland, découvert l’incroyable engouement dans les stades et une autre manière d’appréhender la pression.

La capitaine des Bleues Amandine Henry salue les supporteurs à la fin du match victorieux contre le Brésil au Mondial-2019, le 23 juin 2019 au Havre I AFP/Archives / FRANCK FIFE
Dans l’équipe d’en face, la milieu de terrain va retrouver certaines anciennes coéquipières comme Lindsey Horan ou Tobin Heath, ses amies depuis son passage chez les Portland Thorns de mars 2016 à octobre 2017 et leur victoire en finale du championnat contre North Carolina Courage. De son aventure américaine, Mandy Henry, comme on l’appelait là-bas, retient l’impressionnante ferveur, tous les week-ends, comme un avant-goût du Mondial en France:
A Portland, qui est un gros club, on jouait devant 18.000 spectateurs à chaque match… C’est sûr que ça me manque, reconnaissait la Lyonnaise en janvier, par contraste avec le Championnat de France (D1) et ses quelques centaines de fans, hormis pour un Lyon-PSG. Henry a aussi découvert dans l’Oregon un management complètement différent.
Là-bas, ils s’en fichent de la façon dont on se prépare, le plus important c’est sur le terrain. C’est un management complètement ouvert, tandis qu’en France, on aime bien contrôler ce que la joueuse mange, à quelle heure elle dort…, explique la joueuse de 29 ans, 87 sélections.
Par exemple, quand on partait en mise au vert, on pouvait aller se faire des restos, sortir de l’hôtel. C’était libre en fait. Ça permet de décompresser mentalement, ajoute-t-elle. De la décontraction en dehors des terrains, mais un véritable défi physique pendant les matches, beaucoup plus disputés qu’en France où l’Olympique lyonnais et le PSG survolent les débats.
Ici, je suis plutôt dans la moyenne haute physiquement. Là-bas, j’ai un peu galéré parce qu’au niveau gabarit, elles sont quand même plus athlétiques. Après, il y a l’intensité des matches, chaque week-end, on ne savait pas si on allait gagner, on ne pouvait pas se reposer. Il y avait tout le temps beaucoup d’enjeu, se souvient la Frenchie.
Amandine Henry ne fut pas la première Française à découvrir l’Eldorado américain, sa kyrielle de stars internationales et son système universitaire performant qui permet à de nombreuses jeunes footballeuses d’émerger. Dès 2002, la pionnière du football féminin français Marinette Pichon a montré la voie à Philadelphie, un bouleversement, un grand saut dans l’inconnu, se remémore-t-elle. Suivront d’autres Bleues: Stéphanie Mugneret-Béghé (Boston Breakers, 2003/04), Sonia Bompastor (Washington Freedom, 2009/10) ou Camille Abily (Los Angeles Sol, 2009/10).