Grâce à sa victoire à la primaire populaire, Christiane Taubira continue sa route dans la campagne. Mais comme tous les candidats de gauche, elle part de très loin.
Pas sûr que ce soit l’éclaircie que les électeurs de gauche attendaient. Ce dernier dimanche de janvier, à quelques semaines du premier tour de la présidentielle, n’a pas sonné l’heure du rassemblement, mais plutôt la confirmation d’une candidature de plus.
En remportant la primaire populaire, Christiane Taubira s’invite en effet pour de bon dans la course à l’Élysée alors qu’une défaite l’aurait mise hors-jeu. Comme ses rivaux de ce côté-ci de l’échiquier politique ne reconnaissaient pas cette consultation, ils continuent eux aussi de tracer leur route. Un chemin semé d’embûches qui n’a rien d’une route dégagée vers le second tour. C’est en effet ce que confirment les études de sondage qui intègrent pour la première fois l’ancienne ministre de la Justice.
Depuis qu’elle a annoncé son intention de se lancer, Mme Taubira compte sur un socle compris entre 4 et 5% des intentions de vote. Un pécule qui entraîne une conséquence négative pour deux candidats. Yannick Jadot d’abord, qui redescend à 5,7% en moyenne sur les cinq derniers sondages alors qu’il était à 7% jusqu’alors. Anne Hidalgo ensuite qui poursuit sa longue descente justifiée par une médiocrité certaine. Créditée d’environ 3,5% en moyenne début janvier, elle est à 2,8% en moyenne dans une récente mouture de sondages.
Un candidat à gauche semble ne pas trop subir cette candidature Taubira, c’est Jean-Luc Mélenchon. S’il a pu dépasser ponctuellement les 10% en moyenne, le leader de la France insoumise reste stable à 9,4% en moyenne. Seul bémol pour lui: il aurait pu espérer franchir durablement la barre des 10% en janvier ce que la dispersion des voix de gauche ne lui permet pas.
Qui contre Macron au second tour ?
Sur le reste du spectre, les tendances semblent établies. Macron, même s’il n’a pas de dynamique à la hausse (ses partisans espèrent qu’elle arrivera après l’officialisation de sa candidature) reste ancré à 24%, son socle depuis le premier tour de 2017.
Quant au match pour la deuxième place qualificative au second tour, il reste en cette fin janvier à l’état de duel. Marine Le Pen conserve l’avantage qu’elle a pris début janvier sur Valérie Pécresse. La candidate du Rassemblement national obtient 17,5% en moyenne contre 16,8% pour son homologue des Républicains.
À ce stade, Éric Zemmour ne parvient pas à enrayer la dynamique négative qu’il rencontre depuis le milieu de l’automne. Soit les premiers ralliements qu’il a enregistrés n’ont pas d’effet sur l’opinion, soit ils se feront ressentir au fil des prochaines semaines par un effet d’accumulation. Rendez-vous dans quelques jours pour de prochains éléments de réponse.