Par suite de la condamnation de l’État pour préjudice écologique, la macronie pourrait se servir de l’Ecologie comme prétexte pour limiter nos libertés. Après le pass et le confinement sanitaire, les pass carbone et autres confinements écologiques pourraient voir le jour. [Petit tour d’horizon du meilleur des mondes].

Alors que le pass sanitaire est prolongé, il se profile déjà de nouvelles restrictions de liberté. Nous le savons, la crise sanitaire a permis un tour de vis sécuritaire inédit en France. Le spectre d’un nouveau motif de domestication de la population plane déjà sur le pays. A la manière du gouvernement qui lance ici et là des ballons d’essais dans le débat public, laissant courir des rumeurs qui deviennent au gré des besoins et des réactions de l’opinion, de véritables décisions sont en train de germer faisant naître une nouvelle menace pour les libertés, celle du prétexte écolo’. A ce titre, sur les ondes de RMC, Jean-Baptiste Renard, cardiologue et directeur de recherche au CNRS a suggéré jeudi dernier de confiner la population lors des pics de pollution. Une proposition surréaliste en apparence mais qui peut basculer dans le champ du réel dans les années à venir. Autre idée singulière développée par la ministre du logement, Emmanuelle Wargon (LREM), celle d’en finir avec la maison individuelle qui serait un non-sens écologique, économique et social. L’idée d’un passeport carbone, évidemment numérique, évaluant la consommation en énergie et la pollution qu’imputent les Français n’est pas à exclure, avec en prime les limitations de déplacements et tout un panel vexatoire tant au niveau des libertés qu’à celui du portefeuille.
Mais avant d’en arriver là, il s’agit de faire dans le catastrophisme, faire monter la culpabilité dans les esprits et préparer les citoyens aux restrictions à venir. Inondations, tempêtes et canicules sont devenus malheureusement autant d’occasions de rappeler la responsabilité réelle ou supposée de l’homme sous un prisme idéologique. Ainsi l’artificialisation des sols par l’urbanisation est bien moins mise en avant dans les catastrophes que le petit particulier possédant une automobile âgée de 20 ans. Il est en effet plus simple d’accabler l’artisan et sa veille deuche que les géants du bâtiment et leurs milliards qui polluent la planète.
En faisant monter la température, c’est toute une classe politique, économique et médiatique qui participent à faire de la question écologique la nouvelle angoisse majeure : celle qui viendra en remplacement de l’angoisse sanitaire et qui pourrait justifier de nouvelles mesures liberticides. Fraîchement condamné dans le prolongement de la pétition dite de l’Affaire du Siècle, l’État français va devoir, je cite : « réparer le préjudice écologique ». La semaine dernière, le tribunal administratif de Paris, lui a donné jusqu’au 31 décembre 2021 pour rattraper le temps perdu en matière de non-respect de ses engagements et de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Cette décision, aussi inquiétante que riche en enseignement, offre d’abord une place prépondérante a une caste judiciaire ancrée à gauche qui n’a pas la légitimité du politique. Ensuite, elle insiste sur le caractère punitif d’une écologie vécue comme une contrainte et non comme une harmonie nécessaire dans la vie de l’homme avec son environnement. Enfin, elle profile la prochaine peur millénariste, c’est-à-dire la question climatique. Il n’est évidemment pas question ici de remettre en cause l’importance du sujet écologique, mais de mettre en exergue son détournement au profit d’idéologie et de personnes. Ainsi, un personnage comme Cécile Duflot – qui était ministre quand Macron était secrétaire général adjoint du cabinet du président de la République – se présente aujourd’hui en opposante du président sur la question écologique ! Désormais directrice d’Oxfam France, elle s’est d’ailleurs réjouis en bon français, avec l’affect dégoulinant qu’on lui connaît :
Ca fait trop du bien de gagner parfois, quand on est écolo !
Oui, un petit monde douillet qui se connaît et qui a travaillé ensemble ; qui aujourd’hui joue un minable numéro de catastrophisme, les uns pour justifier leurs rentes associatives, les autres pour affirmer un peu plus la domestication de la population française. Le patron de Greenpeace, ancien membre de Reporters sans frontières, Jean-François Julliard, y est allé de son petit couplet affirmant que le prochain quinquennat est un peu celui de la dernière chance… Un vrai scoop. L’angoisse climatique et la décision contre l’État arrive d’ailleurs à point nommé, curieusement, juste au moment où le prix de l’énergie explose. Le prix du carburant à la pompe, lui, atteint des sommets et réveille timidement la grogne des Gilets jaunes, qui pourrait mettre le feu dans les derniers mois du quinquennat si le mouvement jaune s’amplifie. Bref, rien ne va plus.
Une opposition se dessine toujours plus à travers ces éléments, renouvelant ainsi dangereusement le poussiéreux clivage gauche-droite, avec d’un côté les winners de la mondialisation et les suiveurs de la classe politico-médiatique qui soutiennent déjà les initiatives climatiques au risque d’empiéter sur nos libertés, et d’autre part les losers de cette nouvelle donne, un clivage déjà opéré avec la crise sanitaire et les oppositions sur les questions vaccinales et de pass sanitaire.