Les prix devraient ensuite augmenter moins vite, a précisé la banque centrale dans ses prévisions. Aucune baisse des prix n’est attendue d’ici 2025.

L’inflation alimentaire, qui a pris le relais de l’inflation énergétique comme principal moteur de la hausse des prix, devrait atteindre son pic « vers la fin du premier semestre », selon Matthieu Lemoine, un des auteurs des projections macro-économiques 2023-2025 de la Banque de France, publiées ce lundi.
Toutefois, il ne devrait pas y avoir « de mois rouge » même s' »il y a évidemment un point d’attention et il y a une période de prix alimentaires élevés qui est très sensible pour nos concitoyens », a précisé François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France sur France inter.
La banque centrale a abaissé sa prévision de l’inflation pour 2023, selon les chiffres rendus publics lundi 20 mars. « Il y a un peu plus de croissance et un peu moins d’inflation », a résumé le chef économiste de la banque centrale, Olivier Garnier. Pour 2023, l’institution justifie le doublement de sa prévision de croissance par une inflation (en particulier énergétique) moins forte qu’attendu, et « une croissance plus élevée de la demande mondiale ».
Vers une baisse des prix dans l’agriculture
Après ce pic, les prix augmenteraient ensuite plus lentement selon la banque centrale, grâce notamment à « la détente prévue sur le prix des intrants agricoles (…) et les prix internationaux des matières premières agricoles », explique l’institution. Mais « on ne prévoit pas de baisse des prix de l’alimentation à l’horizon de notre projection », c’est-à-dire 2025, avertit Matthieu Lemoine.
Tous biens et services compris, l’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) – le baromètre de l’inflation qui fait référence au niveau européen et que la Banque de France utilise dans ses projections – s’établirait à 5,4 % en moyenne annuelle en 2023, contre 6 % attendu jusqu’ici. L’IPCH reculerait ensuite à 2,4% en 2024 puis 1,9% en 2025, sous la barre des 2% que vise la Banque centrale européenne (BCE).
Un net regain de croissance attendu pour 2024
Ces prévisions d’activité et d’inflation sont néanmoins dépendantes de « nombreux aléas ». « Les effets indirects de la récente volatilité bancaire et financière sont à suivre de près, comme l’ont rappelé les événements récents provoqués par la fermeture de la Silicon Valley Bank aux Etats-Unis ou l’incertitude autour du Credit Suisse », détaille-t-elle.
La Banque de France table donc sur un net regain de croissance en 2024 (1,2% comme anticipé dans les précédentes prévisions) et en 2025 (1,7% contre 1,8%). Ce redécollage serait notamment soutenu par un regain de consommation des ménages (+1,5% en 2024 et +1,6% en 2025), dont la rémunération devrait connaître une progression plus dynamique que ces dernières années.
Le salaire moyen par tête, qui englobe les heures supplémentaires et les primes, devrait croître de 6% en 2023, de 4,6% en 2024 et de 3,7% en 2025, sans que le pouvoir d’achat ne bondisse dans les mêmes proportions. « Cette augmentation des salaires ne devrait pas engendrer de spirale inflationniste », précise la Banque de France.